Un nouvel utilisateur m'envoie une fois de plus un mail à ce sujet. Il se trouve, en effet, que cette question m'a souvent déjà été posée. Curiosité bien légitime : on apprécie bien évidemment de savoir comment se comportent les produits avec lesquels on peint. J'en profite donc pour répondre de manière aussi complète que possible.
Le liant aqueux utilisé par l’Atelier des Fontaines a été sélectionné comme répondant à un certain nombre de critères :
1) La pâleur, ce qui correspond dorénavant à l'une des attentes de la plupart des peintres depuis que l'Impressionnisme a mis à la mode le "peindre clair". Même si les peintres ont toujours apprécié entre autres les huiles et vernis les plus pâles possible - le manuscrit de Turquet de Mayerne, contemporain de Rubens, en atteste - les artistes modernes et contemporains ont fait de l'absence de coloration l'un des critères majeurs de leur sélection, quitte, trop souvent, à accepter d'œuvrer avec des produits qui, sauf à être peu colorés, ne répondent que bien peu aux performances que l'on serait en droit d'exiger d'eux. L'huile d'œillette en est un exemple tout à fait caractéristique.
2) La non sensibilité aux micro-organismes, donc une durée de conservation qui peut atteindre plusieurs années dès lors que le récipient est soigneusement fermé. Ce qui permet de conditionner les émulsions sans risque de voir leur contenu détérioré.
3) Une relative souplesse, à la différence de nombre de liants aqueux, dont l'addition aux huiles engendre une certaine fragilité de la pâte et, dans tous les cas, l'impossibilité de les employer sur toile tendue sur châssis.
4) La capacité à établir des émulsions très stables en présence des cires et des liants oléorésineux, ce qui est bien évidemment essentiel dans le cadre de la technique mixte qui suppose, par principe, l'alternance entre un médium et l'émulsion correspondante.
5) Un temps de séchage compatible avec les huiles, c’est-à-dire bien évidemment relativement rapide, comme la plupart des liants aqueux, cependant pas trop, de manière à laisser le temps à l’huile de commencer son oxydation, celle-ci étant par ailleurs activée par les oxydes métalliques. L’équilibre entre les différents liants est donc parfaitement ajusté, d’où l’absence de craquelures des pâtes travaillées à l'émulsion, même posées en épaisseur généreuse, à la manière, par exemple, de Rembrandt.
Parmi tous les liants aqueux testés, et ils sont nombreux !, c’est donc celui qui nous a semblé le plus simple d’emploi, le plus sécurisant et le plus polyvalent (voir cette page).
Date de création :13/10/2014 - 23:22Dernière modification :15/10/2014 - 17:11