De nouvelles questions nous sont parvenues concernant le choix des fonds pour peindre à l'huile.
J'ai presque achevé mes trois premières toiles avec les produits Atelier des Fontaines présentés sous forme de flacons. C'est déjà un plaisir de l'œil de voir la qualité des médiums et émulsions que l'on peut préparer avec ces produits de base !!!
Cependant, l'imprimature à l'huile que j'avais mise sur mes trois fonds m'a donné du fil à retordre. En effet, avec cette préparation, les glacis au médium gras Atelier des Fontaines glissent beaucoup et retiennent fortement les marques de la brosse par rapport à ce que je voudrais obtenir. Avec les mêmes produits, sur un fond de gesso seul, j'avais un résultat plus proche de mes attentes aussi bien sur bois que sur toile. Qu'en pensez-vous ?
Il est tout à fait exact que le choix du support, de son encollage, de son enduit et, éventuellement, d'une imprimature est déterminant pour le résultat final, mais aussi pour l'agrément que l'on en retire lors de la manipulation des matériaux picturaux eux-mêmes. C'est pourquoi, d'ailleurs, l'association "ATP - Art et Techniques de la Peinture" propose des stages de formation aux techniques picturales dont les deux premiers jours sont précisément consacrés entre autres à ces aspects du Métier.
Pour répondre plus précisément à la question posée, bien évidemment un fond gras est moins absorbant qu'un fond maigre ou semi-maigre préparé, par exemple, avec un véritable gesso à la colle de peau et au plâtre. Il est donc tout à fait prévisible que, sur un fond gras, les glacis au médium offrent un toucher plus glissant. Choisir tel ou tel fond est donc, d'abord, une question de goût. Si l'on préfère une exécution plus libre, plus fluide, et un résultat final plus brillant, un fond gras est tout indiqué. Si, au contraire, on ressent le besoin d'un toucher plus contrôlé, plus précis, et si l'on souhaite un aspect final un peu plus satiné, un fond plus absorbant sera préférable.
Concernant maintenant les marques laissées par les outils, c'est justement l'une des caractéristiques des médiums thixotropes. Dès que le mouvement cesse, le médium, et donc aussi la pâte additionnée de ce produit, retrouvent une consistance gélifiée. La facture garde donc toute sa vivacité, sa spontanéité. Si l'on veut fondre les touches, il faut poursuivre le mouvement, ou le reprendre, par exemple avec une brosse sèche.
L'application d'une fine couche de colle de peau sur l'apprêt des toiles du commerce est-elle possible sans problème ? Elle permettrait peut-être une meilleure absorption et une moindre rétention des traces.
Tout dépend le type d'enduit proposé. Sur un enduit gras, passer une couche finale de colle de peau est, bien évidemment, fort peu recommandé, puisqu'il s'agit d'un liant aqueux. Certains osent s'aventurer à peindre sur une telle préparation. Nous leur en laissons la responsabilité. Sur un enduit maigre du commerce, le plus souvent de type acrylique ou vinylique, il est, par contre, tout à fait possible de poser une fine couche de colle de peau, ces préparations se voulant, justement, "universelles". A savoir, cependant, que cela n'en augmentera pas l'absorption. La colle de peau, seule, sans charge, constitue, en effet, une couche relativement peu absorbante. D'où son utilisation traditionnelle comme encollage protecteur avant la pose d'un enduit gras. Cependant, comme nous l'expliquons durant les stages, une telle application peut présenter d'autres avantages.
Cordialement,
Christian VIBERT
Date de création :27/03/2015 - 19:45Dernière modification :29/03/2015 - 16:16