"Bonjour,
J’ai acheté une toile de lin dans le commerce. Elle est , je suppose, pré-enduite. Que me conseillez-vous ? Dois-je de nouveau l'enduire ? Comment ?"
Personnellement, je l'explique en détail durant les stages, je donne ma préférence aux supports rigides mais, si votre choix s'est porté sur la toile tendue sur châssis, alors, oui, la toile de lin est incontournable. Le coton tendu sur châssis, très peu onéreux, a, pour cette raison, la faveur de nombre de peintres amateurs. Il est, dans les faits, totalement inadapté à la peinture à l'huile. Trop sensible aux variations hygrométriques, il se tend et se détend, entraînant, à plus ou moins longue échéance, des craquelures dans la pâte, celle-ci ayant durci et perdu sa souplesse originelle.
Concernant la préparation de cette toile, il y a, maintenant, enduction et enduction. L'immense majorité des toiles commerciales actuelles sont préparées à l'acrylique, préparation dite universelle, ce qu'on nomme de manière totalement impropre au "gesso". Après l'encollage, le nombre minimal de couches d'enduction est de deux. Certaines toiles de qualité en comporte trois, voire quatre. Dans la pratique, l'essentiel est de vérifier que le grain de la toile est suffisamment couvert en fonction du type d'exécution que l'on recherche. Si vous jugez qu'il est trop aigu, trop apparent, n'hésitez pas à repasser une couche supplémentaire. Sinon, à part y poser une éventuelle imprimature, opaque ou transparente, aucune préparation en sus n'est indispensable.
Une dernière recommandation : sur toile tendue sur châssis, l'exécution se doit de demeurer raisonnable dans l'épaisseur des empâtements. Mais, comme je pense que vous ne visez pas une facture à la Rembrandt, il n'y a pas de grand risque en perspective !
"J’ai bien reçu votre réponse pour l'enduit des toiles du commerce et je vous en remercie. Vous conseillez un enduit supplémentaire si le grain semble trop apparent. Mais quel enduit, compte tenu du fait qu’on ignore celui qui a déjà été posé ? Lithophone ? Titane ? Plextol ? La recette du stage ?"
Sauf demande spécifique de votre part, comme je l'ai indiqué plus haut, votre toile achetée dans le commerce doit être enduite à l'acrylique. Si donc vous envisagez de poser une couche d'enduction en sus, le plus logique est de choisir l'acrylique. On trouve des "gesso" de ce type dans toutes les boutiques de produits Beaux-arts. Avec un liant du genre Plextol, comme expliqué durant les stages, vous pouvez composer votre propre enduit acrylique. L'économie est réelle.
Concernant les pigments à y introduire : carbonate de calcium (craie, blanc de Meudon...), blanc de lithopone, blanc de titane... ils sont tous compatibles. Tout dépend l'opacité souhaitée. Un mélange des trois est un heureux compromis.
Amicalement,
Christian VIBERT
Date de création :01/03/2016 - 11:16Dernière modification :16/08/2016 - 10:36