Je reçois ce mail :
"Je vous avais montré une toile il y a 3 ans que j'ai verni depuis après 2 ans de séchage, à la résine de chios, une partie en brillant et une partie en satinée. Aussi j'ai constaté des petites craquelures partout sur les parties brillantes de ma toile et aucunes sur mes vernis satinés même sur d'autre toiles, et ce, autant sur mon indigo que sur mon rouge cadmium.J'avais acheté les larmes de Chios alors chez un autre fournisseur;
Recette en brillant
15 g résine de Chios
75 ml térébentine
1 pois baume de Canada
j'ai bien respecté les proportions et la température pour réaliser mon vernis.
Quelque chose m'a donc échappé.
Pour mon vernis mat, depuis le kaolin s'est aglutiné dans le fond. Faut il secouer la bouteille, voire la chauffer un peu pour rétablir les suspentions matifiantes?
J'ai utilisé pour mon vernis satiné de la silice colloïdale:
50 g de Chios /1 g de silice colloïdale."
La résine mastic est la seule qui, mélangée à une huile cuite, permette l'obtention de médiums flamands et Maroger thixotropes. Pour cet usage, elle est incontournable.
Cependant, comme le dammar d'ailleurs, elle est classée parmi les résines tendres. Employée seule, en tant que vernis final, elle est donc relativement fragile. Elle peut, entre autres, subir une altération appelée "chancis". Le vernis blanchit et devient plus ou moins pulvérulent. Son comportement dans un médium est très différent. L'huile cuite est particulièrement souple et durable. Elle apporte donc à la résine mastic la résistance que, seule, elle n'a pas.
Aussi, bien que votre recette de vernis brillant soit celle conseillée par Claude Yvel, je ne peux, personnellement, vous la recommander. Vous venez vous-même de constater que son comportement est loin d'être satisfaisant. Et la souplesse que l'addition d'un peu de baume du Canada est censée lui apporter n'est pas durable. Accessoirement, la résine mastic est aussi fort onéreuse. Si l'on peut trouver mieux pour moins cher...
A mon sens, la résine mastic n'est donc pas le meilleur choix pour composer un vernis final. Parmi les résines naturelles, le dammar serait déjà préférable. Et, sans que la recherche contemporaine ait encore trouvé la solution idéale, il existe aussi, sur le marché, des vernis aux résines synthétiques dont les résultats sont globalement satisfaisants.
Concernant votre vernis mat, le fait que vous ayez ajouté au vernis mastic une charge minérale - kaolin ou silice : votre mail n'est pas très clair - lui apporte, effectivement, plus de solidité, d'où un meilleur comportement.
Quant au fait que la charge se soit déposée après un certain temps de repos, rien de bien étonnant à cela. Il suffit de chauffer légèrement le vernis, et de le remuer ou de le secouer.
Cordialement,
Christian VIBERT
Date de création :19/03/2017 - 19:50Dernière modification :04/04/2017 - 11:58