Reprise à l'émulsion Atelier des Fontaines, en deuxième séance, de la nature morte "Pomme, bocal et couteau de cuisine" |
Reprise des lumières à l'émulsion, de manière opaque ou translucide |
Deuxième séance : reprise à l'émulsion flamande "Atelier des Fontaines", en version tirante
Sans attendre le séchage, nous reprenons de nouveau à l'émulsion flamande Atelier des Fontaines, en version tirante.
Tout en réservant au maximum les transparences posées au médium gras, nous retravaillons les contrastes en donnant de l'éclat aux lumières. Pour ce faire, les pâtes de couleurs sont mêlées de blancs et additionnées d'émulsion en quantité variable suivant l'effet désiré.
Un apport ponctuel de couleurs plus saturées |
Nous introduisons, uniquement au fur et à mesure et selon les besoins, quelques couleurs plus saturées posées à l'émulsion ; ici, un jaune opaque. Les rouges demeurent obtenus avec une ocre rouge, mais par glacis gras.
Une matière picturale qui se différencie au fur et à mesure |
Peu à peu, la matière picturale gagne en différenciation : transparence accrue des ombres, opacité et générosité des lumières.
Nous ne recherchons pas un rendu photographique, anémique. La peinture et la photographie sont deux modes d'expression différents qui, à notre sens, n'ont pas à entrer en concurrence. L'avènement de la seconde, au cours du XIXème siècle, a largement contribué au basculement esthétique qui a vu la remise en cause de l'Académisme au profit d'une facture beaucoup plus libre. La peinture se doit donc de demeurer ce qu'elle est : une matière travaillée de manière manuelle et gardant, comme telle, la trace vivante des outils qui ont servi à la poser. C'est pourquoi, bien que l'usage de médiums et émulsions bien réglés permettent des fondus impeccables, nous préférons conserver une touche relativement libre, proche de l'ébauche.
Un jeu d'opacités, de translucidités et de transparences ; une alternance de fondus et rehauts bien nets |
Quelques empâtements très opaques commencent à émerger de l'ensemble globalement transparent ou translucide, apportant éclat aux plus hautes lumières et accentuant la différenciation de la matière.
L'écriture alterne, de même, fondus et rehauts plus vigoureux.
Le même détail avant la reprise à l'émulsion |
A titre de comparaison, un aperçu de l'état précédant.
Une matière picturale variée, mais il demeure possible de pousser au-delà |
Le travail est-il achevé ? A chaque fin de séance, la question se pose, particulièrement quand on opère à la technique mixte. En effet, la problématique n'est pas ici d'ordre technique, puisque le travail "maigre sur gras" permet de poursuivre autant qu'on le souhaite. Elle est uniquement d'ordre esthétique. Il se vérifie ainsi, entre autres avec cette technique, que - citation attribuée tantôt à Paul Valéry, tantôt à Giacometti : "On ne finit pas une œuvre, on l'abandonne." Il nous paraît, cependant, que cet abandon est encore prématuré. Nous vous donnons donc rendez-vous, prochainement, pour une nouvelle séance !