Atelier des Fontaines

Accueil  Nouvelles  Liens  Questions courantes  Livre d'or  Forum
Lexique technique

Lexique ; quelques termes et considérations techniques

 

(1) Glacis : Couche de peinture transparente ou translucide, en général mince, qu'on étend sur une autre couche de peinture déjà sèche ou en cours de séchage (glacis dans le frais) afin de modifier sa coloration et de lui donner de la profondeur. Le plus souvent, on pose un glacis de ton plus foncé que celui du dessous, mais l'inverse est également possible (effet de vélature : voir 17). Les glacis du Titien ; préparer un glacis.

 

(2) Demi-pâte :  Couche de peinture d'épaisseur moyenne et de consistance ni très ferme ni très fluide. Les demi-pâtes constituent l'essentiel des couches de peinture dans un tableau.

 

(3) Siccativité : Propriété de certaines substances de se solidifier par oxydation à l'air et polymérisation (voir 6). L'exemple bien connu est celui de l'huile de lin. Crue, cette huile fournit un liant qui sèche relativement lentement. On augmente la siccativité naturelle de l'huile (...) en la cuisant avec des composés métalliques (Coffignier, Vernis, 1921, p. 431). Pour une peinture à l'eau, on parle plutôt de séchage. La solidification d'une peinture à l'eau se produit non par oxydation, mais par évaporation de son diluant, l'eau.
Siccative : Se dit d'une substance qui s'oxyde et se polymérise (voir 6) rapidement sous l'action de l'air. Parmi toutes les huiles à peindre, l'huile de lin est l'une des plus siccatives.
Siccatif : Adjuvant qui, incorporé à une peinture, une huile, une encre, un vernis, etc., en accélère le séchage. La plupart des siccatifs destinés à faire sécher plus vite la peinture à l'huile sont des oxydes métalliques.

 

(4) Première pression à froid : Se dit d'une huile qui a été obtenue par simple pression, sans recours à la chaleur ou à tout traitement chimique. La rentabilité est moins bonne, mais l’huile obtenue est d’une qualité supérieure. Naturellement, le prix de l’huile est plus élevé. A noter qu'il sera indispensable de procéder à sa démucilagination (voir 20).

 

(5) Empâtement : Application sur le support peint de touches de couleur épaisses destinées à mettre en évidence une partie du tableau, en général les lumières. La générosité des empâtements est l'une des caractéristiques de la peinture de Rembrandt.

 

(6) Polymérisation : Union de plusieurs molécules identiques (monomères) qui aboutit à la production d'un corps nouveau, de poids moléculaire plus élevé. La cuisson à haute température des huiles amène un début de polymérisation. Cette action améliore entre autres la durabilité du film pictural et réduit sa tendance au jaunissement lors du séchage.

 

(7) Additif : Substance que l'on ajoute en général en petite quantité à un produit, de manière à en modifier les caractéristiques et les propriétés. On peut, par exemple, ajouter un épaississant aux huiles à peindre afin d'en augmenter artificiellement la consistance. (Syn. adjuvant).

 

(8) Thixotropie : Phénomène présenté par certains matériaux capables de passer de l'état gélifié à l'état liquide, lorsqu'ils sont mis en mouvement. Au repos, ils reprennent leur état gélifié initial. La thixotropie est caractéristique des sables mouvants.
Thixotrope : Se dit d'un matériau présentant des propriétés de thixotropie. Les huiles cuites au plomb en mélange avec un vernis à la résine mastic sont un exemple de liant thixotrope.

 

(9) Embu : Partie d'un tableau devenue mate par l’absorption non désirée du liant d’une couche supérieure par une couche de couleur sous-jacente. Les rapports de couleurs dans cette toile sont désaccordés du fait des embus qui la défigurent. L'application de vernis à retoucher (voir 13) permet, entre autres, de faire disparaître les embus.

 

(10) Modeler : Rendre le relief, les formes d'un sujet, par un mélange progressif des couleurs les unes avec les autres.
Modelé : Rendu du relief, des formes, par le jeu des ombres et des lumières, dans un dessin ou une peinture.

 

(11) Opalescence : Phénomène physique donnant à un objet ou une surface un aspect, une teinte laiteuse, des reflets irisés, rappelant ceux de l'opale. Quand on superpose une mince couche de couleur claire sur une autre couche de couleur plus sombre, la couleur superposée prend un caractère opalescent. Ce procédé a été utilisé en particulier durant la Renaissance pour peindre les voiles des Vierges.

 

(12) Jus : Couleur très diluée servant à ébaucher une peinture afin d'en déterminer rapidement la mise en place.

 

(13) Vernis à retoucher : Vernis peu riche en huile et/ou résine permettant une meilleure adhérence d'une nouvelle couche de peinture sur une couche précédente, déjà sèche. Le vernis à retoucher permet, en particulier, de faire disparaître les embus (voir 9).

 

(14) Frottis : Couche de couleur de consistance épaisse, mais posée de manière très mince, en général opaque, appliquée à la brosse tenue horizontalement. La peinture accroche uniquement les aspérités du support ou celles des couches de couleurs précédemment posées, permettant ainsi de les laisser entrevoir. Il s'agit donc d'une couche de couleur superposée, mais de manière partielle.

 

(15) Ouverte : Se dit d'une couche de peinture tant qu'elle peut encore être travaillée, avant sa prise et son séchage complets.

 

(16) Technique mixte : Au sens large, technique qui associe plusieurs techniques différentes : peinture, collage... Au sens plus précis de ce site, technique de peinture qui alterne les couches de peinture posées au médium gras et celles travaillées avec une émulsion maigre. La technique mixte a très certainement servi de transition entre les techniques médiévales "a tempera", dont le diluant était l'eau, et les techniques plus tardives à l'huile et au vernis seuls, dont le diluant était l'essence. Elle est vraisemblablement à la base de la technique des peintres flamands à l'époque de Van Eyck. Mais elle a dû perdurer longtemps et on en trouve encore très certainement des traces dans la peinture hollandaise du XVIIème siècle, entre autres chez Rembrandt.

 

(17) Vélature : Du mot "voile". Couche de couleur mince, claire et translucide posée sur une couche de couleur plus foncée. La couche de couleur superposée prend une apparence opalescente (voir 11).

 

(18) Demi-ton : Couleur intermédiaire entre deux couleurs données, qui permet d'effectuer une transition entre ces deux couleurs. Dans les techniques à l'huile seule, travaillées avec des pâtes opaques, par exemple la technique impressionniste, les demi-tons sont composés par le peintre lui-même, sur la palette, par mélange de plusieurs pâtes colorées. Si le demi-ton est mal composé, la transition entre les deux couleurs de départ ne sera pas harmonieuse. A l'inverse, dans une technique à l'huile mêlée de résine, et plus encore dans une technique mixte (voir 16) qui alterne les couches posées au médium gras et celles travaillées à l'émulsion maigre, les demi-tons sont obtenus de manière optique, automatique, sur le support lui-même, par transparence ou translucidité des couches de peinture superposées. D'où des transitions naturellement harmonieuses.

 

(19) Gras sur maigre ; maigre sur gras : La règle du "gras sur maigre" est le fondement de la technique à l'huile seule ou à l'huile mêlée de résine. Le peintre pose d'abord des couches de peinture maigre (peu riche en huile) pour, au fur et à mesure de l'exécution, augmenter la proportion d'huile dans ses mélanges. Cette manière de procéder, impérative si l'on veut éviter craquelures, décollement, plissement de la matière picturale, etc., a cependant ses limites. En effet, si l'on est amené, dans une œuvre longue, à multiplier les couches de peinture, les dernières devraient être peintes, logiquement, quasiment à l'huile pure, presque sans pigments, avec tous les risques qui s'ensuivraient, entre autres le jaunissement inévitable des couleurs. A l'inverse, avec une technique "maigre sur gras", encore appelée "technique mixte" (voir 16), qui alterne les couches grasses à l'huile et à la résine sur lesquelles on superpose, dans le frais, des couches maigres à l'huile, à la résine et au liant aqueux, le procédé n'a plus de limites. Le peintre peut ainsi superposer autant de couches de peinture qu'il le juge nécessaire à l'achèvement de son œuvre.

 

(20) Démucilagination : Opération consistant à ôter les mucilages d'une huile après qu'elle a été pressée.
Mucilages : Substances végétales gonflant au contact de l'eau en prenant une consistance visqueuse. Elles servent, entre autres, de protection aux graines avant germination. Concernant les huiles à peindre, elles sont considérées comme des impuretés, car elles jaunissent irrémédiablement lors de la siccativation (voir 3).

 

(21) Temps d'ouverture : Encore appelé "temps de prise", c'est la durée pendant laquelle un film de peinture peut être travaillé. Il est à différencier du temps de séchage ou temps de siccativation.

 

(22) Tirant : Concernant la pratique picturale, un produit est dit "tirant" quand il oppose une certaine résistance sous la brosse. Cette caractéristique est à opposer aux notions de "fluidité" et de "glissant". A noter que, contrairement à ce que certains pourraient penser, cette relative résistance n'est pas, a priori, un inconvénient, une gêne pour l'exécution, au contraire. Parce qu'elle autorise la maîtrise et la précision du geste, comme le fait, par exemple, un frein sur un véhicule pour maîtriser sa vitesse, elle permet d'obtenir des effets très différenciés, depuis des modelés conduits avec une extrême douceur et régularité, jusqu'à des frottis et empâtements très expressifs. 

 

 

vibert-banniere-atelier-des-fontaines.gif

 

 

 CopyrightFrance.com

 


Date de création : 18/12/2013 - 11:49
Dernière modification : 23/07/2022 - 12:22
Catégorie : Généralités
Page lue 11474 fois

up Haut up


Site propulsé par GuppY - © 2004-2013 - Licence Libre CeCILL
Document généré en 0.07 seconde