"Est il possible de faire une imprimature à l'emulsion (diluée dans l'essence) sur une toile déjà enduite, et sans mettre de vernis à retoucher avant.
Et aprés quand c'est sec au toucher cumuler plusieurs couches à l'emulsion avant de passer au medium, et ceci sans mettre de vernis à retoucher entre les couches à l'emulsion.
Merci pour votre reponse."
Bonsoir à vous,
Travailler directement à l'émulsion est tout à fait possible, et cela, aussi longtemps que vous le souhaitez. Vous pouvez même ne travailler qu'à l'émulsion. Maintenant, effectivement, terminer par des glacis au médium permet d'accentuer la profondeur et la saturation des couleurs. Un bémol, cependant, vous ne bénéficierez pas du moelleux que l'on obtient par la pose préalable d'un vernis à retoucher (médium dilué).
Par contre, vous me dites vouloir poser une imprimature à l'émulsion. Pourquoi pas ? Mais tout dépend la nature de votre enduit. S'il est maigre, c'est-à-dire préparé avec un liant aqueux, aucun problème. S'il est gras, l'adhérence risque d'être plus difficile. Il sera alors nécessaire de passer au préalable un film de médium dilué afin d'assurer la transition.
Vous aurez tous ces conseils et bien plus dans l'ouvrage sur les techniques à l'huile pour lequel vous avez souscrit, ce dont je vous remercie.
Bien cordialement,
Christian VIBERT
"Merci de m'avoir repondu, en fait je ne trouve pas le bouton pour se connecter, seulement celui pour s'enregistrer pourtant je suis sur firefox."
Bonjour à vous,
Dans la colonne de droite, vous allez sur "Préférences". Vous remplissez la case concernée.
"Pour aller plus loin ici j'ai trouvé cette discussion, je ne sais pas ce que vous en pensez, peut être que vous connaissez déjà:
http://www.3atp.org/forum/viewtopic.php?id=289
Ce qui me fait toujours sourire, dans ces forums, est la prétention de certains à se déclarer eux-mêmes très compétents ! Que les autres le déclarent, c'est une chose, mais oser l'affirmer soi-même... S'ils étaient à un niveau de compétence aussi élevé qu'ils l'annoncent, pourquoi posent-ils tant de questions ? Ils devraient déjà avoir les réponses, non ? Et les partager avec les autres ? Le manque de modestie est une des caractéristiques les mieux partagées dans les milieux artistiques...
Cela me fait penser à une anecdote à propos de Mozart. Un jeune musicien lui écrit pour lui demander quelques conseils afin d'écrire une symphonie. Mozart, vu son jeune âge, lui conseille de commencer par quelques pièces de moindre envergure. Ce à quoi, l'apprenti musicien lui rétorque que, lui, Mozart, a bien composé des symphonies alors qu'il était tout jeune. La différence, lui répond Mozart, c'est que moi, je n'ai jamais demandé à quiconque comment faire...
Le remède à ce manque de modestie ? Se comparer aux plus grands et avoir l'humilité de se considérer soi-même comme en perpétuel apprentissage.
Ils ont l'air de dire que Rembrandt utilisait une emulsion colle de farine (et je confirme que c'est très solide pour avoir essayé avec du papier maché) et il utilisait cette emulsion aussi pour l'encollage des toiles."
Que des émulsions aient été utilisées autrefois est maintenant connu, du moins par les peintres que les techniques anciennes intéressent. Ce qui ne signifie pas que de tels produits ne puissent être employés pour des réalisations contemporaines, au contraire !
Différents liants aqueux peuvent être utilisés pour obtenir ces émulsions. Concernant la farine, je ne l'ai pas testée. Je ne disconviens pas qu'elle puisse donner une pâte très dure. Ce qui me pose question est sa sensibilité persistance aux moisissures au cas où le milieu environnant serait plus ou moins humide.
"Je me suis demandé si utiliser une emulsion avec votre liant aqueux pour preparer le support ça pourrait pas être une solution."
Le liant aqueux que je propose n'est pas sensible aux micro-organismes. C'est là l'un de ses avantages évident. Il est donc possible de l'employer, au moins en partie, dans un liant pour la préparation des supports. Vous en aurez de même des recettes dans l'ouvrage en cours d'impression.
Bien cordialement,
Christian VIBERT
J'ai hâte de recevoir votre livre, je trouverai sûrement des réponses à plein de questions que je me pose encore.
Pareil il a l'air réticent au medium Maroger, je ne sais pas pourquoi, je ne l'ai pas essayé mais la résine mastic semble être un des ingrédients irremplaçable.
En tout cas j'ai pleinement confiance en vos produits, je vois une enorme différence avec ce que j'ai pu essayer dans le commerce.
Cordialement.
Guillaume.
Bonsoir Guillaume,
"Pareil il a l'air réticent au medium Maroger, je ne sais pas pourquoi, je ne l'ai pas essayé mais la résine mastic semble être un des ingrédients irremplaçable."
La résine mastic, comme la résine dammar d'ailleurs, fait partie des résines tendres. A ce titre, il ne faut pas en abuser, même si les huiles cuites sont, par ailleurs, extrêmement résistantes.
C'est pourquoi, dans les documents additifs que je joins pour les peintres qui commandent les produits sous forme de flacons afin de pouvoir mélanger eux-mêmes les huiles et les vernis, je propose des dosages qui en tiennent compte.
Maintenant, effectivement, pour obtenir la gélification des médiums, la résine mastic est bien irremplaçable. Même la chimie moderne n'a pas encore trouvé de résine capable de produire les mêmes effets.
Bien cordialement,
Christian VIBERT
Bonjour,
J'en profite pour partager une remarque sur un phénomène que je viens d'observer d'après quelques touches relativement épaisses de blanc d'argent Blockx (coupé à 10-15% de blanc de zinc) additionnées d'émulsion medium flamand (20-30% du mélange). Extrêmement peu de térébenthine et cela posé sur un vernis à retoucher additionné d'un peu d'huile de noix crue démucilaginée.
24h après la pose, je vois de petits points se former, en creux dans la pâte. Selon comment la lumière accroche la matière, ce n'est pas si heureux, je me demande quel paramètre à pu contribuer à ce résultat, car auparavant je n'avais pas observé un tel phénomène.
Voici en image
Merci,Yoann
Bonjour Yoann,
"J'en profite pour partager une remarque sur un phénomène que je viens d'observer d'après quelques touches relativement épaisses de blanc d'argent Blockx (coupé à 10-15% de blanc de zinc) additionnées d'émulsion medium flamand (20-30% du mélange). Extrêmement peu de térébenthine et cela posé sur un vernis à retoucher additionné d'un peu d'huile de noix crue démucilaginée. 24h après la pose, je vois de petits points se former, en creux dans la pâte. Selon comment la lumière accroche la matière, ce n'est pas si heureux, je me demande quel paramètre à pu contribuer à ce résultat, car auparavant je n'avais pas observé un tel phénomène."
Première remarque : il n'est pas indispensable d'ajouter autant d'émulsion pour que se manifestent les caractéristiques très particulières apportées par l'emploi d'une émulsion. Il est vrai que plus cet apport est généreux, plus le mélange acquiert une translucidité qui peut être recherchée.
Ceci étant, les petits creux dont tu as remarqué la présence peuvent possiblement être le résultat de cette générosité. A mon sens, il s'agit de bulles formées au départ de l'eau contenue dans la pâte du fait de cet apport. C'est d'ailleurs la formation de ces cheminées qui explique en partie la rapidité du séchage d'une pâte, même épaisse, additionnée d'émulsion. L'air pénètre facilement dans la profondeur de la pâte. Quand cet apport est minime, elles ne se remarquent pas. Ici, il en va autrement. Mais est-ce vraiment si gênant eu égard à tous les avantages de l'usage d'une émulsion ?
Bien cordialement,
Christian
Bonjour Christian,
Et merci pour l'explication qui m'intéressaient. Effectivement un apport généreux d'émulsion apporte une translucidité que je recherche, mais sur des touches aussi épaisses le blanc reste très opaque donc j'en conclue qu'il est vraiment inutile de charger d'autant d'émulsion pour d'aussi généreuses touches (comme sur la photo). A la rigueur, pour des demi-pâtes, il faut que j'essaie et observe attentivement cela.
"Mais est-ce vraiment si gênant eu égard à tous les avantages de l'usage d'une émulsion ?"
Houlala que non je ne le pense pas, l'émulsion offre à la peinture l’un de ses plus riches moyens d’expression !
Bonne journée.
Rebonjour Yoann,
"Mais est-ce vraiment si gênant eu égard à tous les avantages de l'usage d'une émulsion ?"
- Houlala que non je ne le pense pas, l'émulsion offre à la peinture l’un de ses plus riches moyens d’expression !"
Je suis bien d'accord avec toi. C'est ce que je n'arrête pas de répéter aux personnes, élèves comme utilisateurs, qui focalisent sur le médium, considérant l'émulsion comme une sorte d'à côté, un petit plus pour, par exemple, poser quelques empâtements généreux et séchant bien.
L'émulsion fait intégralement partie du processus et, à mon sens, en constitue le moyen d'expression essentiel. On pourrait presque ne travailler qu'à l'émulsion ! Le médium apporte surtout les transparences, donc la profondeur et la saturation des couleurs.
Bien cordialement,
Christian
Bonsoir,
Sur un première couche à l’émulsion déjà sèche au toucher, si je veux poursuivre au medium est ce que je peux commencer par une couche de medium très dilué ( dans 3 ou 4 volume d'essence) comme si c’était une première couche, ou alors il vaut mieux que je le fasse d'emblée avec un medium déjà plus gras?
Merci pour votre réponse.
Bonjour à vous,
"Sur un première couche à l’émulsion déjà sèche au toucher, si je veux poursuivre au medium est ce que je peux commencer par une couche de medium très dilué ( dans 3 ou 4 volume d'essence) comme si c’était une première couche, ou alors il vaut mieux que je le fasse d'emblée avec un medium déjà plus gras?"
Au choix. Plus votre médium est dilué, plus vous vous rapprochez d'un simple vernis à retoucher. Moins vous le diluez, plus vous êtes dans l'esprit d'un médium à peindre. Mais, sur le plan technique, les deux choix sont possibles. Il reste à savoir dans quel but vous envisagez cette reprise au médium : finition à base de glacis, par exemple, ou poursuite de l'exécution uniquement au médium, dans l'esprit d'un travail gras sur maigre.
Cordialement,
Christian VIBERT
Bonjour,
Dans votre livre je vois qu'une emulsion à la gomme arabique est transparente et brillante. Du coup est ce que ça veut dire qu'on peut faire un travail entièrement à l'emulsion tout en profitant des avantages de la transparence et du brillant d'un travail au medium, en s'affranchissant totalement de la technique du gras sur maigre.
Ou alors utiliser l'emulsion gomme arabique pour la transparence et une autre emulsion pour les empâtements et une matière opaque.
Si c'est le cas il y a t'il un intérêt à travailler encore avec une medium sans emulsion?
Merci pour votre réponse.
Cordialement.
Guillaume
Rebonjour à vous,
"Dans votre livre je vois qu'une emulsion à la gomme arabique est transparente et brillante."
Je constate que vous avancez dans votre lecture et, surtout, que vous envisagez concrètement les implications de cette lecture sur votre travail personnel. Félicitations !
"Du coup est ce que ça veut dire qu'on peut faire un travail entièrement à l'emulsion tout en profitant des avantages de la transparence et du brillant d'un travail au medium, en s'affranchissant totalement de la technique du gras sur maigre. Ou alors utiliser l'emulsion gomme arabique pour la transparence et une autre emulsion pour les empâtements et une matière opaque."
Une émulsion à la gomme arabique est nettement plus brillante et transparente qu'une émulsion, par exemple, à la colle de peau. Cela ne signifie cependant pas qu'elle ait les mêmes qualités optiques qu'un médium oléorésineux. Je conseille donc de l'employer si l'on recherche une matière particulièrement précieuse et distinguée. Mais cela ne dispense pas d'employer un médium pour accroître encore le jeu des profondeurs et transparences.
Quant à employer deux émulsions différentes dans une même œuvre, pourquoi pas ? Mais, d'un point de vue strictement technique, il est toujours plus raisonnable de respecter une certaine unité de matière dans une même œuvre.
"Si c'est le cas il y a t'il un intérêt à travailler encore avec une medium sans emulsion?"
Bien entendu, on peut peindre uniquement avec un médium. C'est une question de choix. Mais, comme je le dis souvent, les peintres qui ignorent l'emploi d'une émulsion, et ils sont très largement majoritaires, ne savent pas ce qu'ils perdent...
Bien cordialement,
Christian VIBERT