Bonsoir Christian,
Pour une imprimature à base de colle de peau de lapin, j'aurais aimé comprendre pour quelle raison matérielle cette colle doit être plus diluée qu'à l'usage d'un enduit. Nous en avons déjà parlé, j'ai remarqué que l'imprimature de colle de peau de lapin tient très bien les coup de chiffon à l'essence de térébenthine et pour cela elle est ma solution favorite actuellement puisqu'en attendant d'avoir la main sûre, j'efface souvent. J'ajoute que pouvoir fixer son dessin en vaporisant simplement de l'eau sur l'imprimature est d'une simplicité et d'un pratique ! Voilà, je me demandais si le fait d'augmenter sensiblement la part de colle de peau (6 à 8%) ne permettrait pas de rendre encore plus résistante cette imprimature. Ce qui peut-être parfois utile lorsqu'on veut effacer tout un travail d'ombre en glacis aillant un peu pris et repartir à zéro sur son fond (coloré de surcroit).
5%, j'imagine toutefois qu'il s'agit aussi d'une question d'accroche pour la peinture à venir...
5% de part de colle sèche pour l’imprimature contre 10% pour un enduit. C'est bien le double d'eau d'ailleurs ?
Bonsoir,
"Pour une imprimature à base de colle de peau de lapin, j'aurais aimé comprendre pour quelle raison matérielle cette colle doit être plus diluée qu'à l'usage d'un enduit."
Comme indiqué durant les stages et expliqué en détail dans l'ouvrage, les colles naturelles étant très tirantes, il est indispensable de travailler "maigre sur gras", c'est-à-dire "moins riche en liant sur plus riche en liant". Or ta dernière couche d'enduit est très maigre, puisque fortement dosée en pigments. Si donc tu souhaites lui superposer une couche de colle peu pigmentée, ce qui est le cas d'une imprimature transparente, il est nécessaire que, comparativement, ta colle soit très faible, au risque de provoquer le craquellement de ta dernière couche d'enduit.
"Nous en avons déjà parlé, j'ai remarqué que l'imprimature de colle de peau de lapin tient très bien les coup de chiffon à l'essence de térébenthine et pour cela elle est ma solution favorite actuellement puisqu'en attendant d'avoir la main sûre, j'efface souvent. Voilà, je me demandais si le fait d'augmenter sensiblement la part de colle de peau (6 à 8%) ne permettrait pas de rendre encore plus résistante cette imprimature. Ce qui peut-être parfois utile lorsqu'on veut effacer tout un travail d'ombre en glacis aillant un peu pris et repartir à zéro sur son fond (coloré de surcroit)."
Tu as ma réponse plus haut. Plus ta colle est concentrée, plus tu risques de provoquer des craquelures dans ta dernière couche d'enduit. D'expérience, une imprimature avec une colle à 5 % fonctionne bien. Maintenant, tu peux tenter l'expérience avec une colle plus riche. Vois si cela convient. Rien ne remplace l'expérimentation personnelle.
"5% de part de colle sèche pour l’imprimature contre 10% pour un enduit. C'est bien le double d'eau d'ailleurs ?"
Tout à fait. En partant d'une colle à 10 %, pour un volume de colle, tu ajoutes un volume d'eau. Tu obtiens une colle à 5 % ; ce qui est fort pratique car cela évite d'avoir à préparer plusieurs colles différentes.
Bon travail.
Christian
Bonjour et merci pour votre retour. Bien sûre...
" il est nécessaire que, comparativement, ta colle soit très faible, au risque de provoquer le craquellement de ta dernière couche d'enduit. "
Et pour un enduit vinylique type Caparol ? Je ne l'ai pas précisé mais je suis dans cette situation.
Merci
Rebonjour,
Comme toutes les dispersions de résines vinyliques ou acryliques, le Caparol ne tire pas au séchage. Son usage est donc beaucoup moins contraignant. Par contre, il est exact qu'il demeure plus sensible que la colle de peau lors d'une reprise avec un solvant à l'essence. Tout produit, par ses caractéristiques, présente des avantages comme des inconvénients...
Bien cordialement,
Christian VIBERT
Bonjour Christian,
Ok, j'ai donc posé une mince imprimature colorée à la colle de peau à 10% sur un enduit caparol, sur toile marouflée. Dès que j'attaque l'ébauche à l'huile, j'observe le comportement de l'imprimature sous mes coups de chiffon imbibé de térébenthine et je ferais un retour ici.
Yoann
Bonjour Yoann,
"Ok, j'ai donc posé une mince imprimature colorée à la colle de peau à 10% sur un enduit caparol, sur toile marouflée. Dès que j'attaque l'ébauche à l'huile, j'observe le comportement de l'imprimature sous mes coups de chiffon imbibé de térébenthine et je ferais un retour ici."
Tout en sachant que superposer de la colle de peau, moins souple, sur du Caparol, plus souple, n'est pas idéal... Toutes notions dont il est abondamment fait état dans l'ouvrage.
Christian
A propos, sur mon imprimature à la colle de peau 5%, j'ai le sentiment que le vernis à retoucher est " bu " très vite. La surface redevient sèche en l'espace de 5-10 minutes à peine. Le pinceau ne glisse plus, plus de moelleux, c'est frustrant car le travail doit s'arrêter.
Alors j'ai ajouté une petite goutte d'huile de noix crue démucilaginée, cela a sensiblement amélioré la durabilité du vernis à retoucher mais pas de beaucoup. J'aurais pu être plus généreux en huile de noix, je constate tout de même toujours le problème.
Je trouve confortable que le vernis à retoucher reste frais au moins toute la durée de la séance, soit 30-45 min par exemple.
Qu'en pensez-vous ?Je précise que j'ai constaté cela sur des feuilles enduites de 6 couches fines d'enduit caparol et qu'il fait dans les 16-17° maxi dans mon atelier.
Merci à vous,
Yoann
Un complément d'information relatif à ma dernière remarque.Mon vernis à retoucher est un médium flamand de la recette CV4 et donc plus généreux en huile.
Rebonsoir Yoann,
"A propos, sur mon imprimature à la colle de peau 5%, j'ai le sentiment que le vernis à retoucher est " bu " très vite. La surface redevient sèche en l'espace de 5-10 minutes à peine. Le pinceau ne glisse plus, plus de moelleux, c'est frustrant car le travail doit s'arrêter.
Alors j'ai ajouté une petite goutte d'huile de noix crue démucilaginée, cela a sensiblement amélioré la durabilité du vernis à retoucher mais pas de beaucoup. J'aurais pu être plus généreux en huile de noix, je constate tout de même toujours le problème.
Je trouve confortable que le vernis à retoucher reste frais au moins toute la durée de la séance, soit 30-45 min par exemple.
Qu'en pensez-vous ?Je précise que j'ai constaté cela sur des feuilles enduites de 6 couches fines d'enduit caparol et qu'il fait dans les 16-17° maxi dans mon atelier.
Un complément d'information relatif à ma dernière remarque.Mon vernis à retoucher est un médium flamand de la recette CV4 et donc plus généreux en huile."
Un procédé pictural est un tout. Il ne peut se suffire du choix d'un produit, un médium par exemple, aussi performant soit-il. C'est pourquoi, dans l'ouvrage en cours de publication, j'analyse en détail chacun des éléments entrant dans le processus pictural : le support, son encollage et son enduit, l'imprimature, le choix du liant de broyage, celui d'un médium, éventuellement d'une émulsion, de leur diluant, du ou des vernis, etc. Je propose, ainsi, des associations aboutissant à une mise en cohérence.
Le but : plutôt que de donner des recettes isolées de leur contexte, dont le lecteur ne saura que les reproduire sans oser s'en écarter car il n'en comprend pas les tenants et aboutissements, lui fournir les principes qui lui permettront, peu à peu, de devenir autonome !
En d'autres termes, Yoann, tu commences à maîtriser ces différents éléments. Au fur et à mesure des essais que tu mets en place, tu fais des constats et tu penses à en noter les résultats. Ton expérience s'étoffe donc progressivement. Tu dois donc être capable de remédier au petit problème qui t'occupe. Ton enduit au Caparol est trop absorbant ? Agis soit par une imprimature plus imperméabilisante, soit par un vernis à retoucher plus généreux, plus dilué et/ou plus gras, soit par un médium en forçant le dosage en huile, soit encore en modulant ton diluant, par exemple en ajoutant une trace d'essence d'aspic.
Courage !
Christian
Merci Christian,
Oui, il est possible que mon imprimature ne soit pas assez imperméabilisante.
Je prévois quelques essais comparatifs en vu de maintenir le vernis à retoucher frais dans les délais dont j'ai besoin.
Je garde également en tête de revenir sur les résultats obtenu sur une imprimature de colle de peau à 10%. Pour l'instant l'imprimature (colorée) à été appliquée sur sa toile marouflée au Caparol et je n'ai rien remarqué de désagréable pendant sa période de séchage (cela fait une semaine), j'imagine qu'elle est stabilisée depuis.
Bonne journée,