Bonjour à tous
Ayant cheminé du côté de l'Orient, voici ce que les japonais m'ont appris sur l'encollage du papier:
Le papier: certains papiers orientaux, constitués d'écorce de mûrier ("Kozo" en japonais, aux fibres très longues, sans jamais être trop épais, possèdent une douceur, une "fibrosité" (dans ce cas précis il ne s'agît pas de granulosité), une nervosité incomparables.
l'équivalent n'existe pas en occident, y compris au travers des nombreux papiers traditionnels faits à base de chiffons plus "lourds", plus "lents", y compris le papier Arches que j'apprécie pourtant particulièrement.
Les japonais, coréens, chinois utilisent traditionnellement le papier pour peindre à la détrempe à base de colle animale, plus particulièrement, la colle "Nikawa", à base de tendons de bovins ou de cervidés.
Dans le cas précis de la détrempe traditionnelle d'extrême orient, le rapport est de 15 grammes de colle pour 1 litre d'eau, soit un rapport au maximum d'un soixantième de colle pour un d'eau.
Ceci s'explique du fait qu'une certaine porosité est recherchée, mais rien ne nous empêche de changer la proportion de colle afin de l'adapter à la peinture à l'huile, ce que je tente en ce moment.
On trouve chez Adam Montmartre un papier coréen traditionnel incomparable, et qui se prête merveilleusement au processus de marouflage comme ce que je vais tâcher d'expliquer.
La taille de la feuille doit largement dépasser celle du panneau.
Le panneau est constitué d'une feuille de contre-plaqué fine (3/5mm) renforcée par des tasseaux assez épais.
Au Géant des beaux-arts, par exemple, les panneaux "Tintoretto" sont tout à fait adaptés à l'exercice.
L'encollage à la colle de peau s'applique directement sur la feuille y compris dans une proportion de 10 grammes de colle pour 90 grammes d'eau, mais à condition de laisser sécher la feuille toute seule.
Le papier est posé à l'horizontale, sur une table protégée par un vieux drap, et le pinceau doit être tenu le plus verticalement possible.
La colle de peau est versée dans une assiette plate.
Eloïse