Bonjour Christian,
Je souhaite me lancer dans la préparation de support toile sur panneau préparés à la colle de peau.
J'ai quelques hésitations à ce propos.
Concernant, l'encollage du panneau, je compte suivre les indications de l'ouvrage "Techniques de la peinture à l'huile" et ainsi appliquer 2 couches de colle à du 10%.
Le doute que j'ai sur la façon d'opérer arrive au moment du marouflage de la toile. En effet, je comptais tendre ma toile de lin sur mon support (préalablement encollé et sec) et après, procéder à un premier passage colle et eau (par ex. à du 7%) pour observer comment réagit la toile, voir si elle se détend, gondole et voir s'il y a lieu de la retendre (donc enlever et remettre les clous et resserrer) --> je doute d'ailleurs que cela soit facilement réalisable, car peut-être que l'encollage, au contact de la toile humide redeviendrait collant à son tour... Enfin, ceci était pour le moins, ma première idée, peut-être pourras-tu me dire si elle est opportune.
Comme expliqué, je voudrais éviter que ma toile se mette à gondoler du fait de la détente des fibres par le passage de l'enduit et que cela ne soit pas récupérable, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai pensé qu'un pré-enduit pouvait aider à rectifier le tir si nécessaire. Mais si cela n'est pas adéquat, est-ce que l'on peut par contre, retendre une toile après le passage du premier enduit (comme celui proposé page 103 avec donc colle, eau et blancs)? J'imagine que retendue après le passage du premier enduit, la toile va acquérir une rigidité suffisante pour ne plus bouger pour les deux autres passages d'enduit.
Que penses-tu de cela et quels sont les meilleures précautions à prendre pour éviter les relâchements de toile?
Merci d'avance pour la lecture,
Bien cordialement,
Christel L.
Bonjour Christel,
"Je souhaite me lancer dans la préparation de support toile sur panneau préparés à la colle de peau. J'ai quelques hésitations à ce propos.
Concernant, l'encollage du panneau, je compte suivre les indications de l'ouvrage "Techniques de la peinture à l'huile" et ainsi appliquer 2 couches de colle à du 10%."
Au préalable sur le panneau.
"Le doute que j'ai sur la façon d'opérer arrive au moment du marouflage de la toile. En effet, je comptais tendre ma toile de lin sur mon support (préalablement encollé et sec) et après, procéder à un premier passage colle et eau (par ex. à du 7%)."
Mieux, à 10 %.
pour observer comment réagit la toile, voir si elle se détend, gondole et voir s'il y a lieu de la retendre (donc enlever et remettre les clous et resserrer)."
Je crois, Christel, qu'il y a une petite incompréhension : la toile, une fois marouflée, ne peut plus être retendue. Elle est solidaire du panneau ! Il faut réaliser ce marouflage tout de suite et de manière optimale.
Tendue sur châssis, c'est différent. Mais, à moins d'enduire en gras, je déconseille ce second choix. Et fais bien la différence entre un encollage et un enduit.
Christian
Merci pour la réponse. Il est donc bien clair qu'il faut être efficace dès la 1ere couche d'enduit car une adhérence se fait immédiatement.
... Y a plus qu'à! :)
"Il est donc bien clair qu'il faut être efficace dès la 1ere couche d'enduit car une adhérence se fait immédiatement."
Dès l'application de la couche de colle servant au marouflage, oui. Après séchage, tu appliques de nouveau une couche d'encollage, puis deux ou trois couches d'enduit. Mais il faut réussir d'emblée ton marouflage, donc se donner tous les moyens en ce sens. A la colle de peau, je te conseille de t'entraîner sur de petits formats.
Bon travail.
Christian
Merci pour ces conseils.
A propos de la couche de colle servant au marouflage, je n'ai pas bien saisi comment faire. Après avoir encollé mon panneau des deux côtés (à du 10%), j'attends qu'il soit sec et je tends donc la toile par dessus? Et par la suite, j'entame la recette pour l'enduit sur cette toile brute?
Ou y-a-t-il une couche de colle à passer sur la toile avant de la fixer?
Bien à toi,
Christel.
Bonsoir Christel,
"A propos de la couche de colle servant au marouflage, je n'ai pas bien saisi comment faire. Après avoir encollé mon panneau des deux côtés (à du 10%), j'attends qu'il soit sec et je tends donc la toile par dessus? Et par la suite, j'entame la recette pour l'enduit sur cette toile brute? Ou y-a-t-il une couche de colle à passer sur la toile avant de la fixer?"
Christel, maroufler (ce qui signifie coller) une toile sur un panneau et la tendre sur un châssis sont deux opérations radicalement différentes. Reprends les chapitres consacrés au marouflage. Et, si tu tiens à effectuer ces opérations à la colle de peau (ce qui n'est pas le plus facile, loin de là), relis la page qui décrit spécifiquement cette opération. C'est une page en hors-texte dont le numéro est indiqué dans le courant du texte consacré au marouflage.
Ceci étant, si j'avais un conseil à te donner, tu devrais commencer par le marouflage avec une colle de synthèse, acrylique ou, de préférence, vinylique. L'opération, se faisant à froid, est beaucoup plus aisée. Une fois comprise et maîtrisée, alors tu pourras t'essayer au marouflage à la colle de peau avec plus de chance de succès.
Bien cordialement,
Christian
Bonjour Christian,
J'ai lu ce qui concerne le marouflage à la colle de caséine, j'imagine que c'est similaire. En effet, ça demande une certaine attention et ça n'a pas l'air simple. La raison pour laquelle je voulais opérer à la colle de peau était de pouvoir peindre sur une surface colle et blanc de Meudon qui donne un aspect lisse et velouté que j'apprécie beaucoup au pinceau.
Or, il est toujours préférable d'avoir une cohérence avec les produits qu'on utilise. Ainsi, en préférant maroufler par ex. au Caparol, il vaut mieux avoir encoller également avec celui-ci et de la même manière, privilégier ensuite un enduit avec celui-ci. Un enduit à la colle de peau sur du Caparol, adhérera potentiellement avec moins d'efficacité, par contre, en y ajoutant une émulsion d'huile (p.124) cela sera plus efficace.
Si ma compréhension est bien juste, alors il me semble qu'opter pour un encollage et marouflage de colle vinylique Caparol et ensuite utiliser la recette de l'enduit gras ocre rouge pour l'aspect soyeux, serait un bon choix me concernant.
Ceci dit, étant donné que je suis sur panneau, la réflexion de la lumière due à l'ocre rouge (qui peut très intéressante surtout sur toile) n'apparaîtra pas comme bien différente de l'effet de réflexion sur fond blanc, est-ce bien vrai? Par contre cela agira au niveau de la gamme chromatique générale perçue par le spectateur certainement..? Du coup, utiliser un autre pigment (par ex. qui a plus de sens par rapport au sujet à peindre) est bien envisageable? Il faut privilégier des pigments naturels non mélanger ou cela n'a pas d'importance? Peut-être qu'il est à préférer un pigment à haute résistance à la lumière tout de même?
Petite question sur la fixité des couleurs: où peut on lire l'information sur un tube de couleur acheté (sur les miens à priori je ne vois rien d'écrit, cependant sur un de mes pots de pigment, il est noté 8 à "résistance à la lumière", sur les autres, cette information n'apparait pas. Me vient alors cette question, quel est le mode d'évaluation en vigueur (par ex. une échelle de 1à 10?) Y a-t-il un accord international sur ce type d'annotation?
Merci d'avance pour la lecture,
Cordialement,
Christel.
Bonjour Christel,
"J'ai lu ce qui concerne le marouflage à la colle de caséine, j'imagine que c'est similaire."
Sur le fond, oui, mais l'opération est plus difficile à mener, car il faut travailler beaucoup plus rapidement. Vois plutôt la procédure page 24.
"En effet, ça demande une certaine attention et ça n'a pas l'air simple. La raison pour laquelle je voulais opérer à la colle de peau était de pouvoir peindre sur une surface colle et blanc de Meudon qui donne un aspect lisse et velouté que j'apprécie beaucoup au pinceau.
Or, il est toujours préférable d'avoir une cohérence avec les produits qu'on utilise. Ainsi, en préférant maroufler par ex. au Caparol, il vaut mieux avoir encoller également avec celui-ci et de la même manière, privilégier ensuite un enduit avec celui-ci. Un enduit à la colle de peau sur du Caparol, adhérera potentiellement avec moins d'efficacité, par contre, en y ajoutant une émulsion d'huile (p.124) cela sera plus efficace."
Tout est question du rapport de souplesse entre les liants. La colle de peau étant moins souple que le Caparol, il est peu conseillé de superposer la première sur le second. Si l'on ajoute de l'huile dans la colle de peau, on améliore la souplesse, donc la superposition est meilleure.
"Si ma compréhension est bien juste, alors il me semble qu'opter pour un encollage et marouflage de colle vinylique Caparol et ensuite utiliser la recette de l'enduit gras ocre rouge pour l'aspect soyeux, serait un bon choix me concernant."
Soyeux n'est pas le terme approprié, à mon avis. Ta surface sera surtout plus imperméable, car plus grasse. Donc le glissant sera supérieur. C'est un choix à faire en connaissance de cause. On apprécie ou non.
"Ceci dit, étant donné que je suis sur panneau, la réflexion de la lumière due à l'ocre rouge (qui peut très intéressante surtout sur toile) n'apparaîtra pas comme bien différente de l'effet de réflexion sur fond blanc, est-ce bien vrai?"
Non, un blanc réfléchit bien évidemment beaucoup plus. Il apporte même la réflexion maximale.
"Par contre cela agira au niveau de la gamme chromatique générale perçue par le spectateur certainement..?"
C'est exact. Cela permet, entre autres, de donner une certaine unité colorée au tableau.
"Du coup, utiliser un autre pigment (par ex. qui a plus de sens par rapport au sujet à peindre) est bien envisageable? Il faut privilégier des pigments naturels non mélanger ou cela n'a pas d'importance? Peut-être qu'il est à préférer un pigment à haute résistance à la lumière tout de même?"
Je conseille de partir sur des pigments très stables, d'une coloration pas trop saturée, et peu onéreux. Dans le chapitre de l'ouvrage consacré aux imprimatures, tu trouveras quelques pigments couramment employés à cet usage.
"Petite question sur la fixité des couleurs: où peut on lire l'information sur un tube de couleur acheté (sur les miens à priori je ne vois rien d'écrit, cependant sur un de mes pots de pigment, il est noté 8 à "résistance à la lumière", sur les autres, cette information n'apparait pas."
La numérotation que tu évoques concerne le système basé sur l'échelle des laines bleues. 8 correspond à la fixité maximale.
"Me vient alors cette question, quel est le mode d'évaluation en vigueur (par ex. une échelle de 1à 10?) Y a-t-il un accord international sur ce type d'annotation?"
Oui, sur le principe mais, concrètement, chaque maison établit sa numérotation de manière plus ou moins personnelle : chiffres, étoiles, etc. Ce qui ne facilite pas les comparaisons entre marques, c'est sûr... Vois le lien en bas de la page 201. Il s'agit d'un site sur lequel tu trouveras une masse impressionnante d'informations sur les pigments. Et tu as aussi à disposition les différentes listes pigmentaires dans l'ouvrage, avec leurs caractéristiques.
Bon travail.
Christian
Très bien! Merci Christian pour toutes ses rectifications et merci pour ces conseils.
Bien à toi,
Christel.