Atelier des Fontaines

Accueil  Nouvelles  Liens  Questions courantes  Livre d'or  Forum
Forum - Sujet n°86

Sujet n°86  -  Quel médium Atelier des Fontaines peut-on utiliser pour obtenir une peinture très lisse ?
    -  par ChristianVIBERT le 14/01/2019 - 16:52

"À propos des visages, je souhaitais en fait savoir quel médium serait idéal pour peindre les visages sans que l’on voie la touche. Est-il préférable d’utiliser un médium flamand ou Maroger  ou encore votre médium à l’ambre ? J’avoue que j’aimerais utiliser le médium à l’ambre, mais je ne sais pas s’il serait judicieux pour une peinture « lisse », sans marque de pinceau, puisqu’il semble être thixotrope…

 

Voilà pour ma question mieux expliquée…"

 

Tous les médiums et émulsions composés par l’Atelier des Fontaines sont thixotropes. En effet, si de tels produits, même liquéfiés, permettent de garder fidèlement l'empreinte des outils, ce qu'une huile ou même un médium basique oléo-résineux n'autorise que difficilement, ils facilitent tout autant l'obtention de fondus imperceptibles. En fait, le peintre a la possibilité de choisir l'un ou l'autre. C'est le travail de la brosse qui détermine la facture : un geste franc, enlevé, permet de garder la marque de l'outil, quand le fait de travailler la touche, soit directement avec l'outil chargé de peinture, soit à l'aide d'une brosse sèche, permet de la modeler.

 

En ce sens, l'utilisation alternée, durant la même séance, d'un médium et d'une émulsion selon la technique mixte est encore un plus, car le fait d'introduite une partie aqueuse dans les pâtes à l'huile permet d'en modifier les caractéristiques d'application : du plus lourd au plus fondu. Toute la gamme est possible.

 

Bien entendu, le fait de peindre lisse ou non, n'est pas le seul avantage de ces produits. L'obtention d'une matière différenciée entre l'ombre et la lumière, par la transparence, la translucidité ou l'opacité permet d'accéder encore à une autre dimension de la peinture. On les oppose bien entendu par le clair et le sombre, mais aussi le chaud et le froid, mais encore la transparence ou l'opacité, le net et le fondu, l'épaisseur ou la minceur, etc.

 

Et je ne parle pas de la siccativité de ces produits qui permet de reprendre rapidement sans avoir à patienter des semaines entre chaque couche.

 

Maintenant, il est exact que le choix du médium influe aussi sur la facilité plus ou moins grande à obtenir une certaine facture. Si donc vous recherchez un rendu très lisse, indépendamment du choix du support et du fond, qui ont, bien évidemment, toute leur importance, un médium se fluidifiant bien sous le mouvement de la brosse tout en conservant une belle onctuosité facilite ce type de facture. Le médium Maroger est un choix pertinent.

 

Si, en sus, vous préférez la présence conjointe d'une résine exceptionnelle par sa pâleur et sa durabilité, alors, oui, le médium à l'ambre Atelier des Fontaines, qui combine les caractéristiques du médium Maroger tout en offrant les qualités exceptionnelles de l'ambre de la Baltique, est le choix le plus adapté.

 

Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à poursuivre ce fil de discussion.

 

Bien cordialement,

 

Christian VIBERT



Réponse n° 1
    -  par Michel le 15/01/2019 - 18:44

 Bonjour,


Je confirme les qualités du médium Maroger  pour l'effet lisse que vous recherchez.


Michel

 

PS: Bonne année !!



Réponse n° 2
    -  par Delac3 le 16/01/2019 - 09:39

"Bonjour Christian,

Merci beaucoup pour la réponse.J’ai une question complémentaire, si vous le voulez bien : J’ai lu quelque part - sur votre site il me semble, mais je n’en suis pas sûre -, qu’en utilisant le médium à l’ambre, il n’était pas nécessaire de vernir….Est-ce exact ?"


Le fait d'inclure dans la pâte une part d'une résine dure, en particulier de l'ambre, mais c'est aussi le cas du copal, permet effectivement de renforcer considérablement la solidité du film pictural. On peut donc considérer que le vernissage deviendrait inutile. Cependant, personnellement,  je pense que la protection finale d'un bon vernis n'est pas à négliger. C'est lui qui subira, en première ligne, les vicissitudes qui ne manqueront pas d'arriver durant la vie du tableau. C'est alors, au moment du dévernissage, que le fait d'avoir inclus une résine dure dans la pâte la protégera efficacement du risque que cette opération pourrait lui faire subir. Mais, dans tous les cas, le choix du vernis est essentiel, ainsi que le délai avant de le poser. 


"D’autre part, sur votre forum, y a-t-il un sujet sur l’explication de ce qu’il se passe chimiquement quand on peint maigre sur gras grâce à une émulsion ?"

 

Je n'ai pas toutes les pages, intervention sur le Forum ou Questions courantes en tête. Mais on peut simplifier en disant que, quand on pose dans le frais (j'insiste) une couche à l'émulsion, donc maigre, sur une couche au médium, donc plus grasse, la couche grasse pénètre la couche maigre qu'on lui superpose (superposition maigre sur gras). Celle-ci se trouve donc fixée par le dessous. Ce qui permet, après séchage, de poser de nouveau une couche grasse sur la couche maigre sèche (superposition gras sur maigre), etc.


Ce système offre, en conséquence, la possibilité de passer outre les limites techniques habituelles du procédé "gras sur maigre" qui demande, en principe, de toujours être plus gras à chaque nouvelle reprise. Par l'alternance des superpositions "maigre sur gras" et "gras sur maigre", il devient possible de travailler aussi bien en fa presto, en une seule séance, tout en différenciant la matière picturale entre l'ombre et la lumière, que de superposer autant de couches qu'on en éprouve le besoin. Titien prétend en avoir posé parfois plus de quarante !

 

Maintenant, ce ne sont pas les seuls avantages de la technique mixte. Loin de là ! Tous ces points sont développés lors des stages organisés par l'Association "ATP - Art et Techniques de la Peinture".

 

Bien cordialement,

 

Christian VIBERT



Réponse n° 3
    -  par Delac3 le 16/01/2019 - 09:51

Merci Michel pour votre intervention.


Bonne journée.


Christian VIBERT



Réponse n° 4
    -  par ChristianVIBERT le 30/01/2019 - 12:19

"Bonjour Christian,

 

Je viens de recevoir ma commande. Merci beaucoup de votre rapidité.

Je vais l’essayer sous peu ;)

 

J’ai essayé de poster des commentaires sur le forum, mais je n’y arrive pas. Il n’y a pas de curseur dans le bloc à cet effet.
Mon mari informaticien n’y est pas parvenu non plus. Peut-être que quelque chose n’est pas activé ?"

 

Comme indiqué sur la page d'accueil du Forum, il faut passer par Mozilla Firefox. Sous Google Chrome, on peut seulement consulter les articles, pas écrire. Pourquoi ? Je suis bien incapable de l'expliquer...

 

"Sinon, j’ai un projet de grand format (120 P) et j’aimerais que le support soit du bois.
J’aimerais réaliser un support du genre « Tintoretto » (https://www.geant-beaux-arts.fr/plaque-de-bois-gesso-board-gerstaecker-exclusivite.html et https://www.geant-beaux-arts.fr/support-en-bois-tintoretto-gerstaecker-exclusivite.html)

Cette marque, à ma connaissance, propose des formats de 70 x 100 cm au maximum."

 

A voir les commentaires sur le site, ce type de support n'a pas l'air de donner satisfaction aux utilisateurs...

 

"J’ai lu que vous peignez sur bois. Avez-vous des conseils sur le type de bois (Contreplaqué marine ? Médium ? Autre ?)."

 

Plus exactement sur bois marouflé de toile.

 

Préparer un bon support rigide, beaucoup plus fiable et durable qu'un support souple, demande un peu de savoir-faire. C'est l'un des chapitres abondamment traité durant les deux premiers jours des stages organisés par l'Association "ATP - Art et Techniques de la Peinture".

 

"J’ai compris qu’il fallait enduire le panneau de bois avec de la colle. Partout, on conseille la colle de peau, mais j’aimerais ne pas utiliser une colle animale. Pouvez-vous me conseiller une autre colle  tout aussi efficace ?

Il me semble, qu’après quelques couches de colles, il faille poser quelques couches de Gesso.

Quel type de Gesso préconisez-vous ?

Cela fait beaucoup de questions… Désolée."

 

Gesso : appellation totalement impropre puisque le véritable gesso, mot d'origine italienne, correspond à un enduit traditionnel à base de plâtre et de colle de peau ! On pourrait au moins parler de "gesso acrylique". Passons...

 

Pour résumer, si vous souhaitez une préparation non traditionnelle, mais facile et sûre, je conseille de travailler sur un support de contreplaqué extérieur encollé, au choix, avec une dispersion vinylique ou acrylique diluée, plus facile à manipuler qu'une colle de peau, puis marouflé avec une colle analogue. On réencolle, puis on passe un enduit composé avec la même dispersion chargée avec des pigments généralement blancs (craie, lithopone, titane...).

 

Sur panneau brut, il faudra possiblement en passer de quatre à huit couches suivies d'un sérieux ponçage final si vous souhaitez faire disparaître les fibres du bois et obtenir un panneau lisse. Mais, personnellement, ce n'est pas le support sur lequel je préfère travailler, loin s'en faut.

 

L'épaisseur du support est, bien évidemment, à adapter en fonction de la taille du panneau pour éviter son gauchissement.

 

Bien cordialement,
 

Christian VIBERT



[ Retour à la liste des sujets ]

up Haut up


Site propulsé par GuppY - © 2004-2013 - Licence Libre CeCILL
Document généré en 0.04 seconde