"Cher Monsieur,
tout d'abord, je tiens à vous remercier pour proposer des produits de haute qualité et unique sur le marché."
Merci à vous pour votre remarque.
"J'utilise depuis un moment votre blanc d'argent et, depuis peu, votre épaississeur stabilisant, pour le broyage dudit blanc. L'huile utilisée est une huile de noix vierge, pression à froid, "lavée" manuellement. La quantité de l'épaississant ajoutée à la pâte est juste celle pour obtenir une pâte ferme qui ne bouge plus et qui peut être mise en tube encore.
On sent bien l'action de l'épaississant au moment du broyage mais malheureusement, au bout de 10-15 jours la séparation entre huile et pigment s'opère. Le phénomène n'est pas trop embêtant, sauf que la pâte restant dans le tube a tendance à sécher encore plus vite (dans le tube) au point qu'à la fin elle devient inutilisable.
Si vous avez un remède à cela, je vous en serait bien reconnaissant."
Votre constat montre bien le fait que le broyage manuel des pigments, fort intéressant en lui-même, peut poser quelques problèmes inattendus.
Vous n'ignorez pas que le blanc de plomb est un pigment très siccatif. C'est, entre autres, l'un des ses intérêts. L'huile de noix, bien qu'un peu moins siccative que l'huile de lin, est quand même un produit siccativant très correctement. Son avantage, surtout, tient à son jaunissement relativement faible, ce qui est important pour un blanc. L'épaississant stabilisant siccative de même rapidement. Toutes les conditions sont donc réunies pour que votre blanc siccative parfaitement.
Vous me dites qu'il se produit une certaine séparation entre les pigments et le liant au bout de quelque temps. Vous avez déjà dû observer que des couleurs extra-fines du commerce peuvent, elles aussi, subir le même phénomène. Bien qu'un peu désagréable, il ne peut être considéré comme un défaut. Cela montre tout simplement que le fabricant n'a pas utilisé d'additif visant à minimiser ce phénomène. Ce qui est plutôt un gage de qualité. Que faire dans ce cas ? Laisser dégorger la couleur quelques minutes sur une feuille de papier blanc non pelucheux avant de l'utiliser.
Broyant vos couleurs vous-même, vous êtes précisément dans la position d'un fabricant de couleurs extra-fines puisque vous essayez d'incorporer le maximum de pigments pour un minimum de liant et vous ne procédez à l'ajout de produits additifs que de manière limitée. D'où le phénomène de séparation qui tend à se produire. Ce qui n'est donc pas non plus un défaut.
Que la couleur restante au fond du tube siccative au fur et à mesure est aussi une conséquence du fait que le plomb est un siccatif de profondeur. Même en l'absence d'air, il peut donc parvenir à provoquer la siccativation de l'huile. Encore une fois, c'est une des ses qualités.
Comment la plupart des fabricants font-ils pour éviter ce problème ? En employant des huiles peu siccatives : l'œillette et, de plus en plus, le carthame. La couleur risque beaucoup moins de siccativer dans le tube, mais elle siccative aussi beaucoup plus lentement sur la toile... C'est un choix à effectuer en connaissance de cause.
Alors, que faire me direz-vous ? Soit changer d'huile de broyage, soit broyer une quantité moindre de couleur à chaque fois. C'est le choix que les peintres faisaient autrefois dans les ateliers. D'ailleurs, en l'absence de moyen de stockage aussi performant que nos tubes métalliques, ils n'avaient pas vraiment d'autre alternative.
Sachez aussi que, si vous broyiez votre blanc directement à l'émulsion, la siccativation serait tellement rapide que vous pourriez être amené à le préparer avant chaque séance de travail. Ce n'est pas un problème en soi si l'on est capable d'estimer la quantité de couleur dont on pense avoir besoin dans la journée.
Pas plus que la qualité des produits, votre procédure de broyage n'est donc en cause. Je vous conseille tout simplement de préparer votre blanc de plomb plus fréquemment et en moindre en quantité.
Bien cordialement,
Christian VIBERT
Bonjour,
Les deux produits siccativants seront à nouveau disponible ?
A bientôt,
Christel.
Rebonjour Christel,
De quels produits veux-tu parler ?
Christian
De l'épaississant stabilisant et éventuellement le siccatif plurimétallique zirconium.