Vaste question s'il en est et à laquelle un mail posté sur un forum ne peut bien évidemment pas répondre... Pourtant, elle est essentielle, car elle justifie l'une des activités humaines fondamentales. Aussi, je vous soumets un texte qui prend clairement position sur le sujet. Cette prise de position n'est plus dominante depuis le début du XXème siècle qui l'a vue remise en cause suite, entre autres, au désastre de la première guerre mondiale. Le monde, en particulier l'Occident, ayant été capable d'organiser une telle boucherie pouvait-il encore défendre des valeurs idéalistes héritées du platonisme grec ? Certains penseurs, néanmoins, la mettent encore en avant, affirmant que, dans notre monde bouleversé, elle est plus que jamais nécessaire. Je vous soumets ce texte. Vous pouvez y réagir.
Christian VIBERT
" Sous prétexte qu'il faut garder le sens des réalités, les humains ont tendance à fuir le monde de la beauté, de l'imagination poétique. Et cette tendance gagne même les artistes : les peintres, les poètes, les cinéastes, les dramaturges s'appliquent à présenter dans leurs œuvres la réalité la plus prosaïque, et non seulement prosaïque, mais quelquefois même grossière, répugnante. Comme si nous ne connaissions pas suffisamment ces aspects de la réalité ! Pourquoi faut-il encore les recopier, les reproduire, et les étaler partout dans les œuvres ?
Pour leur équilibre et leur épanouissement, il est infiniment préférable que les humains aient accès au monde de l'harmonie, de la poésie, du merveilleux, et qu'ils s'efforcent de vivre là le plus souvent possible. Vous direz que ce monde est une illusion, car il est irréel. Eh bien non, justement, c'est ce monde que l'on prétend irréel qui est, au contraire, le plus réel. C'est là enfin qu'on se sent vivre dans la pureté, dans la lumière. La vraie réalité se trouve en haut, dans les vastes espaces de l'âme et de l'esprit."
Omraam Mikhaël Aïvanhov
" sa fin est la délectation "
NICOLAS POUSSIN, A Roland Fréart de Chambray, Rome, 1ier mars 1665
" Raphaël et Mozart ont cette ressemblance : chaque figure de Raphaël, comme chaque air de Mozart, est à la fois dramatique et agréable. Le personnage de Raphaël a tant de grâce et de beauté, qu'on trouve un vif plaisir à le regarder en particulier, et cependant il sert admirablement au drame. C'est la pierre d'une voûte, que vous ne pouvez ôter sans nuire à la solidité. "
STENDHAL, " Promenades dans Rome " 1866