Bonjour à tous,

Nouveau sur votre forum...j'avoue ne pas encore avoir eu le temps de lire vos articles.Je me suis fabriqué du médium gel selon la formule de Monsieur Claude Yvelque je conserve dans des tubes. Je n'ai jamais eu de problème jusqu'à maintenantSur ma dernière toile j'ai fait un fondu au noir tout en gardant par transparence la couleur d'une partie du tableau... et j'ai un doute... cela fait plus d'un mois que cela a été réalisé et la partie la plus foncée reste poisseuse.A votre avis que puis-je faire pour accélérer le temps de "séchage" car j'ai encore beaucoup de travail à faire dessus et devient impatient !Mes peintures ;old-hollande en noir d'ivoire.étant donné l'ampleur du désastre...! j'ai tenté à la lumière ,à l'ombre, intérieur extérieur au séchoir rien y fait.Si une bonne âme peut m'éclairer de ses judicieux conseils je l'en remercie par avance

Bonjour,

Je ne vais pas, malheureusement, être rassurant.

J'apprécie beaucoup Claude Yvel qui a apporté un renouveau aux matériaux picturaux en participant activement à la relance de l'utilisation de  l'huile de noix. Celle-ci est particulièrement appréciable pour le broyage des blancs et des bleus du fait de son faible jaunissement, du moins si elle a été correctement démucilaginée (voir ici).

Cependant, le vernis-gel Yvel, à base d'huile de noix cuite à basse température, manque de siccativité, et peut donc rester poisseux pendant de longues semaines. J'en ai fait moi-même l'expérience. Plusieurs causes sont en jeu :
- L'huile de noix est déjà moins siccative que l'huile de lin, car elle est moins riche en acide gras linolénique ;
- Sa cuisson à basse température n'est pas suffisante pour provoquer un début de polymérisation ;
- La quantité de litharge utilisée est un peu forte, d'où la production très abondante de savons de plomb qui, certes, apportent de la souplesse au médium, mais lui donne du poisseux si elle est utilisée en excès ;
- Cette production de savons est accrue par la présence d'eau dans le système, apportée par la cuisson avec un oignon.

Par ailleurs, la question se pose du noir employé. Si vous l'utilisez en glacis, je suppose que vous avez usé d'un noir peu opaque, donc un noir organique. Ces pigments sont extrêmement peu siccatifs.

L'association du médium Yvel et d'un noir organique explique le problème que vous rencontrez. Le remède à la situation actuelle : l'exposition à la lumière, oui, mais surtout la patience... Le remède ultérieur : modifier la formulation de votre médium.

Cordialement,

Christian VIBERT

Christian Vibert bonjour,

Merci de m'avoir répondu si rapidement ,

Il est vrai que jusqu'à présent j'employais le vernis-gel en très petite quantité pour des glacis, mais cette fois j'ai fait fort ! il est fort probable que ma préparation ne soit pas dosée avec précision.. Je n'ai q'un petit livre de Claude Yvel comme référence ,et suivit ses indications à la lettre.Sur ma toile j'ai en sorte un glacis de 30 cm sur 80 cm et ne suis pas certain que mon vernis gel soit la meilleure méthode pour réaliser ce fondu noir.J'ai essayé divers produits du commerce (magasin spécialisé) mais je n'ai pas trouvé la solution idéale donc je me suis rabattu sur le vernis-gel mais qui ne convient pas forcément pour une grande surface.merci encore pour vos explications

Bonsoir à vous,

Je ne pense pas que cela soit une question de surface, mais de matériaux. Même employé sur une surface réduite, le médium Yvel, surtout  mêlé avec un noir organique ou une laque, ne sèche que très difficilement. Surtout, ne superposez rien d'autre par-dessus tant que cette couche ne sera pas réellement sèche. Sinon, dans un premier temps, vous allez créer un embu. A terme, la couche superposée finira pas se plisser, voire craqueler.

Sans vouloir vous imposer quoi que ce soit, vous devriez tester, par exemple le médium Maroger que je propose, très proche sur le plan de la manipulation du vernis-gel Yvel, mais sans aucun de ses inconvénients.

Mieux : essayez le médium gras flamand en version onctueuse. Il siccative merveilleusement et peut même être posé en épaisseur sans aucun risque de plissement ou craquellement. C'est un excellent médium polyvalent, qui permet tout autant les modelés que de superbes glacis.

Si, par ailleurs, vous l'associez à l'émulsion correspondante, vous entrez dans le domaine des techniques mixtes. Vous pourrez alors exacerber le contraste ombre/lumière par la différenciation des matières picturales. Vous pourrez, par exemple, poser des empâtements, même extrêmement généreux, sans aucun risque.

Cordialement,

Christian VIBERT

Monsieur Christian Vibert bonjour,

Je vous remercie pour ce complément d'informations,Vous avez tout à fait raison de dire qu'il faut attendre le séchage.. patience c'est un mot qui n'a jamais fait partie de ma vie...! Mais heureusement j'ai pris l'habitude de commencer plusieurs toiles , cela me permet de prendre un peu de recul et d'avancer progressivement sur chacune d'elles.Je vais consulter votre site un peu plus longuement et tester les différents produits que vous m'avez indiqué.Je vous souhaite une agréable journée.

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