(Suite)
Medium/vernis mat
Ca c'est un des point qui me tracasse et pour lequel il faut impérativement que je trouve une solution. J'ai besoin de gérer la finition, la matité plus subtilement.
Avec un support parfaitement plat, la densité des ombres est impressionnante avec l'approche flamande. Je suppose qu'un Dammar est raisonnable pour un vernis de finition, éventuellement Sandaraque ?
Le procédé flamand est idéal pour un support lisse ou à grain fin. Il permet d'exploiter au mieux tous les effets de profondeur et de transparence. Parmi les vernis à base de résine naturelle, le vernis dammar est certainement l'un des meilleurs et parmi les plus faciles à produire pour ce type de support. Sa durée de vie est de l'ordre de 50 ans.
Dans d'autres cas et avant mes expériences avec le mastic, j'ai quelques travaux pour lesquels la brillance n'était absolument pas adaptée à cause d'un fond structuré (ca reflète de partout et donne l'impression d'être visqueux). J'ai essayé un vernis mat du commerce, nul. J'ai juste recouvert un tableau d'un produit dont je ne connais pas la composition, n'a rien apporté mais je sais juste que le recouvrir avec autre chose peut virer à la catastrophe.
C'est l'un des gros problèmes avec les produits du commerce : on n'en connaît bien souvent pas la composition. Quant au mode d'emploi, sous un verbiage écrit en caractères minuscules et en de multiples langues destiné essentiellement à exonérer le fabricant de toutes responsabilités, il est souvent réduit à quelques lignes sans grand intérêt. C'est pourquoi, parce que je suis aussi utilisateur des produits que je commercialise, j'y ajoute des documents d'emploi en 5 ou 6 pages qui permettent aux utilisateurs de prendre leurs marques avec le produit. Après, chacun, selon ses souhaits et sa propre pratique, peut faire évoluer ces conseils selon ce qu'il recherche.
Je me penche donc vers la cire d'abeille et en arrive à la saponification de la cire, qui semble être nécessaire tant pour la confection du médium vénitien que pour des vernis de finition.
Ma tentative en ce sens n'est absolument pas convaincante question vernis, l'impression que l'huile, la résine accroche sur le fond et la cire reste en surface, ultra fragile. Je n'ai pas vraiment testé mes pots de vénitien. A priori, je n'avais pas les bons produits pour procéder à cette saponification, j'envisage la prochaine expérience au carbonate d'ammonium afin de rendre la cire plus "compatible" avec l'huile et la résine.
Est-ce que c'est complètement stupide ?
L'huile dans ses utilisations les plus abouties, a priori, est inséparable d'un rendu final brillant. Sur ce point, Xavier de Langlais, que vous connaissez sans doute, est très clair. La désirer mate, et tout à la fois solide et pérenne, est, d'une certaine manière, aller contre sa nature propre. Ceci étant, il est possible de la diriger en ce sens, mais il ne faut pas miser uniquement sur un vernis final qui n'est, alors, qu'un palliatif. Pour parvenir à un résultat convaincant, il faut employer un ensemble de méthodes qui, prises dans leur globalité, vont permettre d'aboutir à un rendu mat ou, de préférence, satiné.
Cela commence par le choix de l'encollage et de l'enduit, de nature absorbante. Cela passe par le liant et le médium utilisés, suffisamment maigres, sans pour autant fragiliser le film pictural obtenu. Le diluant employé et sa quantité ont toute leur importance pour appuyer en ce sens, mais toujours sans exagération. Enfin, un vernis final bien composé peut éventuellement compléter l'effet.
Pour un vernis, la cire en solution est le produit matifiant traditionnel ; la silice, le produit contemporain. Mais je ne peux guère vous donner de conseils totalement pertinents sur la composition d'un tel vernis, car, me concernant, je préfère la brillance de l'huile à sa matité, et, en conséquence, les vernis adaptés à un rendu globalement brillant. Pour un vernis plus doux sans être mou, cependant, je donnerais la préférence à la cire, mais en quantité très faible.
Quels blancs j'utilise ?
Je n'ose même pas vous répondre, des produits pour l'école enfantine !
Dans la série de tests entrepris il y a 1 an, j'ai posé une noix de chaque tube sur une palette jetable pour voir en combien de temps ils prenaient ainsi que leurs jaunissement respectifs sur 6-8 mois.
Je comprend mieux quelques bricoles.
Déjà, l'alkyde est vraiment décevante. Je l'utile un peu pour les couches de fonds mais sur quelques tests, la résine pure est soumise à un violent jaunissement. Je n'ai pas fait de tests méthodiques avec ou sans lumière mais pour un truc synthétique, c'est vraiment décevant. D'autres propriétés intéressantes mais sans plus. Ca prend, colle trop vite.
Je suis heureux de vous l'entendre dire. En particulier, beaucoup de peintres se sont jetés sur les médiums alkydes. Les documents commerciaux, quand ils existent, les présentent comme non-jaunissants. Mes propres tests contredisent cette affirmation. De plus, bien que basés sur une résine liée à des acides gras, donc, a priori, d'apparence brillante, la plupart ternissent à la siccativation. En cause, les additifs utilisés pour épaissir les produits et, soi-disant, leur communiquer un caractère plus ou moins gélifié ou thixotrope. Rien de bien extraordinaire à mon sens. Rien à voir, en tout état de cause, avec un vrai médium flamand oléo-résineux ! Voyez l'opinion d'une ancienne utilisatrice de l'un d'eux : le Liquin.
Donc sur cette palette, il y a de l'alkyde Windsor (le seul a vendre cette m..?) dont la concentration en pigment à brusquement diminué, une alkyde "maison" à base de titane, puis différents tubes de blancs à l'huile, titane, mélange, zinc, de gamme moyenne, 1 transparent haut de gamme qui ne sèche jamais (ça doit être du zinc).
Assez instructif comme expérience et mon titane alkyde de première expérience n'est de loin pas le pire de tous. Dans un produit fort accessible, le titane de Van Gogh (carthame) tient bien la route, j'ai été étonné. Puis 3 blancs en pigments que j'ai encore peu testé. C'est donc des mélanges en fonction des besoins. Ce blanc de plomb à l'air assez intéressant, vu le prix, Blockx à trouvé le moyen de transformer le plomb en or !
Il faut bien comprendre que la dernière entreprise européenne qui produisait du carbonate de plomb ayant cessé son activité en 2013, il est maintenant nécessaire de l'importer. Cela a un coût. Il est encore heureux que Blockx continue à proposer son blanc d'argent. La plupart des maisons de produits beaux-arts l'ont définitivement abandonné. Ainsi, par exemple, Leroux, l'un des derniers producteurs de peinture artistique haut de gamme en France, a lui aussi cessé sa commercialisation. J'ai encore eu un contact récent avec Blockx, qui m'a garanti que, malgré les pressions européennes, il n'envisageait pas, pour l'instant, de l'abandonner. Espérons qu'il en sera encore ainsi pour longtemps. Sinon, nous serons condamnés, comme pour les médiums traditionnels, à le fabriquer nous-mêmes...
Oui, à ce que je peux en voir sur les photos, ce blanc est d'une autre nature, c'est très tentant.
Le blanc d'argent est incomparable à tous points de vue ! Rembrandt n'aurait jamais pu faire du Rembrandt sans ce blanc exceptionnel ! Si, de plus, on le combine intelligemment avec les blancs de titane et de zinc, on dispose d'une palette d'effets extraordinaires.
J'aimerai beaucoup tester la totalité de vos produits, mais je pense que vous avez compris où se situe le problème, les cartouches pour la photocopieuse à $ sont bientôt vides. Je vais essayer de vous passer une petite commande après mesure du niveau d'encre.
Avec mes salutations, pardonnez-moi l'épanchement et les questions que j'espère ne pas être trop indécentes.
J'ai eu plaisir à vous répondre. J'ai essayé d'être le plus précis possible, mais, à moins de mettre la clé sous la porte et de brader un travail de longue haleine, une part minimale de confidentialité est nécessaire. Tout le monde ne le comprend pas, considérant que tout, sur Internet, devrait être gratuit. J'estime, pour ma part, en donner déjà beaucoup. Je vous en laisse juge.
Bien cordialement,
Christian VIBERT
Bien le bonjour,
la première chose qu'il me semble important à dire, c'est que je suis très touché par votre accueil, je ne m'attendais pas à une telle ouverture en tant que non-client, bricoleur de l'extrême, apprenti cuiseur d'huile depuis à peine un an. Votre réponse, que je ne m'attendais pas à recevoir, évaporent d'éventuels doutes de ma part quant au fait que vous restez un des derniers bon profs en vie et un peu accessible. Pour ce qui est du non-client sans grande importance, on va changer ce statut sous peu.
Oui, un peu prolifiques Je vais tenter de densifier un peu.
...hors de prix dans les magasins Beaux-arts... procéder soi-même au broyage d'un certain nombre de pigments à la molette.
Oui, c'est quelque chose que je découvre tout doucement. A priori, laborieux et probablement un assez long apprentissage mais je ne doute pas que cela en vaille la peine.
Aucun doute, vos stages doivent être passionnants et j'espère que vos élèves sont attentifs
Presque dans le sujet, très intéressant cet article http://www.atelier-des-fontaines.com/christian-vibert/articles.php?lng=fr&pg=107 sur l'ajout de pigments à l'émulsion.
>>essence de térébenthine et essence de térébenthine.
J'en conviens tout à fait mais celle à 30 E le litre est en sus la plus douteuse (1), c'est pas une AOC
Voyons l’étiquetage et dénominations de ce que j'ai sous la main,
1) Essence de térébenthine, point final.
2) Huile de térébenthine
3) Essence de térébenthine de baume, purifiée et raffinée, « quasiment sans résine »
4) Essence de térébenthine rectifiée (grande marque, ça doit atteindre 50-80 € / Lt en mini fioles)
5) Et enfin : Essence de térébenthine doublement rectifiée de Kremer à 9,80 €
Je vais donc passer de la 3 à la 5 sans point trop m'attarder sur la 4.
Non, je ne suis pas là pour faire de la pub, n'ai pas d'actions chez K, mais pour les matières brutes, c'est une bonne adresse.
Quant aux minuscules fioles de Dammar vendues au détail à des prix de fous, j'ai fais une erreur en disant que 100ml coûtent le prix d'un Kg de résine. C'est plutôt 2Kg,
Pour environs 25€, vous pouvez vous confectionner 2 Lt de vernis Dammar et ce n'est pas bien compliqué.
A part ça, oubliez les :
- Succédanés d'essence de térébenthine
- Sangayol, Terpentin-Ersatz
J'ai acheté (me suis fais vendre) cela pour nettoyer les pinceaux et cela à viré à la catastrophe, une sorte de chewing-gum collé dans les poils.
Du coup, j'utilise la téré à 22 € / Lt pour nettoyer les pinceaux mais je la « recycle » de nombreuses fois (laisse reposer et décante). Très peu de perte, très peu de résidus liquides.
Laissez reposer votre térébenthine souillée, reposer les pigment au fond., vous aurez une partie relativement claire qui va se dégager que vous pouvez décanter ou pomper. Après 3-4-5 passages, ce ne sera presque plus que de l'huile. Elle convent encore très bien à un premier nettoyage des pinceaux, puis vous passer à une téré plus claire, et une 3ème pour terminer sur un nettoyage au savon.
Plonger vos pinceaux souillés dans de la térébenthine claire est un massacre.
Ne parlons pas des écoles d'art où l'on ne peint quasi plus, ni de certains ateliers qui s'improvisent un peu partout.
Effectivement, il semble que cela disparaisse doucement. Aux Beaux-Arts de Genève, il semble qu'il y a 1 prof de peinture qui vient 1 jour par semaine et il faut arriver à l’attraper.
Ca se voit. Ce que j'ai vu dans les lauréats des B-A m'a dégoûté.
Très peu de peinture et rien de plus que ce que l'on peu faire à l'école primaire. Des assemblages de boules de papier d'alu avec 3 ficelles, du même niveau, et 12 livres aux pages blanches alignées sur une planche.
Avec la préparatoire, ils ont fait 7 ans d'étude pour produire ça ?!?
Et vous n'imaginez pas à quel point ils peuvent être hautains, se croire au sommet de l'évolution avec leurs œuvres qui finiront au container avant la fin de l'année.
C'est devenu une école de marketing ou l'on apprend à vendre, défendre un projet (ce qui est intéressant aussi), aussi pourri soit-il (ça c'est bien plus grave).
Un ami galeriste (plutôt dans le Fine Art) qui voit pas mal d'artistes défiler a une réponse éloquente quand l'un arrive en disant :
- J'ai un master en Beaux-arts
- Navré pour vous. Mais vous savez, de nos jours, il y a des thérapies pour vous en remettre !
http://www.swiss-artists.ch/pro.php?pro=3
(La suite ci-dessous)
(Suite)
Maintenant, il est aussi vrai que l'on peut trouver des informations utiles sur Internet, mais tester, expérimenter soi-même, même si cela demande du temps, demeure la seule manière de vraiment savoir ce qu'il en est et de quoi on parle.
…
Maroger lui aussi propose différentes procédures. Selon ses écrits, il passe de l'une à l'autre. Cela lui a d'ailleurs été reproché. Mais, pour qui a goûté à la recherche, cette hésitation est, au contraire, l'essence même de la recherche. Si tout était définitivement donné, simple et carré, il n'y aurait rien à rechercher et, au passage, le monde serait bien fade...
C'est vraiment un grand plaisir que lire ces quelques mots.
Il n'y a pas que certains sites qui font du copier-coller, c'est un soit disant ouvrage de référence qui est sorti il n'y a pas longtemps qui fonctionne de même, disons son auteur.
Il semble que son ego à dépassé sa pensée scientifique. Grande déception. Je lui ai fait corriger 2 recettes de son livre, complètement foireuses. Je lui ai donné pas mal d'idées, des trucs en photographie, lui ai fait des photos pour son livre et il était question que l'on fasse la seconde édition ensemble...
Incompatibilité d'humeur, d'approche...
Comment en 2-3 mois d'expériences, face à une sorte de référence, j'en arrive à remettre en question une personne dont c'est censé être le métier ? J'avance vite mais tout de même, ou alors j'ai un don pour trouver les failles ?
Puis il à continué à me soutenir une théorie, qu'intuitivement, j'ai trouvé douteuse. Il a assez mal supporté que j'émette un doute et à commencé à me prendre de haut genre :Vous les autodidactes faites n'importe quoi, c'est pour cela que si êtes tant haïs... il me reproche de ne pas suivre ses recettes (foireuses) à la lettre, partir dans l’expérimentation (pour contrer certaines absurdités ou parce que tel est mon bon plaisir).
C'est clair qu'il était temps que je batte un coup d'aile pour comprendre, par expérience ce qu'il en est. Après expérience, sa théorie ne tient pas la route, c'est n'importe quoi.
Erreurs, contradictions...
Je l'ai donc laissé, sans pitié, imprimer une 3ème recette parfaitement foireuse à 1 millier d'exemplaires. Après tout, c'est lui qui signe le bouquin, pas moi.
Un recueil de copier-coller à peine vérifiés, de belles théories. J’admets qu'il m'a appris des choses, de là à prendre ses écrits pour référence, ce n'est pas trop possible en ce qui me concerne, avec tant d'erreurs et de « ooops, j'ai mal recopié ».
Ce sont des pistes mais il faudra avoir l'audace de faire autrement si le résultat ne convient pas.
Cuisson de l'huile... De même, dans votre processus : logiquement, il ne devrait pas y avoir de dépôt de litharge.
Ca demande réflexion et merci encore pour cet échange.
Après cuisson, j'ai eu une huile opaque et tout l'oxyde semblait dissout. Encore plus dans celle qui à subit une double cuisson. Après un an de repos, le dépôt sur le fond est similaire, presque 1 cm.
Dans son procédé, Yvel utilise aussi le repos/vieillissement? ou il considère qu'elle est prête à l'emploi après cuisson ? Dans ce cas, le filtrage est assez évident.
Par le processus de vieillissement sur 1-2 ans (ou plus), j'aurai tendance à ne pas filtrer et laisser reposer avec toute la litharge, puis décanter, légère filtration à la fin.
Vous avez très certainement raison concernant un surdosage, je vais diminuer. Cela aura l'avantage de faire moins de déchets et très probablement, de moins colorer l'huile. Merci pour la suggestion.
La question du filtrat commence à me travailler. Je me demande d'ailleurs si je ne vais pas réutiliser l'oxyde déposé pour une nouvelle cuisson.
Les UV
Oui, le caisson à UV... Je ne suis pas à l'aube d'un prototype et je ne sais pas si je le réaliserai un jour, c'est une installation un peu lourde pour traiter 3 Lt d'huile. Mais dans votre laboratoire, cela peut avoir du sens.
Dans mes réflexions à ce sujet, j'envisageai le pire, les UV-C, minimum B.
Longueur d'onde ultra pénétrante, destructrice pour bien des organisme/bactéries, dont nous et nos yeux. Oui, il ne faut pas trop jouer avec le feu. Obtenir une huile super claire et finir aveugle ne serait pas vraiment une progression. Un tel caisson doit être bien pensé, isolé, sans fuite. Il faut de ce fait utiliser des lampes « froides », à faible consommation et sans dégagement de chaleur sans quoi il faut ajouter un système de ventilation. Le tout consommerait beaucoup sans lampes économiques.
Jouer avec ça devient dangereux. Les UV-C n'atteignent pas la Terre, protégée par l’atmosphère, , sauf en très haute altitude. Ceux-ci ne nous donne pas l'aspect d'écrevisses mais plutôt de poulet grillé en un temps record.
http://www.swiss-artists.ch/pro.php?pro=3
Rebonjour à vous,
Votre réponse, que je ne m'attendais pas à recevoir, évaporent d'éventuels doutes de ma part quant au fait que vous restez un des derniers bon profs en vie et un peu accessible.
Je vous remercie de cet avis. Il vous appartient, mais j'y suis sensible. J'essaie, dans la mesure du possible, de communiquer ce que je pense être utile.
Presque dans le sujet, très intéressant cet article http://www.atelier-des-fontaines.com/christian-vibert/articles.php?lng=fr& ;pg=107 sur l'ajout de pigments à l'émulsion.
Avec cet emploi, on est vraiment dans la technique mixte la plus aboutie. Mais on peut aussi travailler selon cette technique sans aller si loin. Le simple ajout d'une émulsion à une pâte broyée plus communément à l'huile permet déjà de ressentir les effets très particuliers de l'introduction d'eau dans la couleur.
Et enfin : Essence de térébenthine doublement rectifiée de Kremer à 9,80 €.
Je l'ai essayée conditionnée en bidon : je l'ai ressentie, personnellement, comme très résineuse (on peut même trouver des dépôts de résine au fond du bidon) et d'une odeur peu agréable.
Non, je ne suis pas là pour faire de la pub, n'ai pas d'actions chez K, mais pour les matières brutes, c'est une bonne adresse.
Je suis tout à fait d'accord. Je la recommande aussi à mes stagiaires pour de nombreux produits. Je regrette que nous n'ayons pas l'équivalent en France. En Suisse, je ne sais pas où vous en êtes.
Plonger vos pinceaux souillés dans de la térébenthine claire est un massacre.
Au prix de l'essence de térébenthine, c'est exact ! J'irai plus loin : ce n'est pas, à mon sens, le meilleur diluant pour le nettoyage des outils. Le banal white-spirit est plus efficace car il ne se résinifie pas, et il est nettement moins onéreux.
Cordialement,
Christian VIBERT
Rebonjour à vous,
Il n'y a pas que certains sites qui font du copier-coller, c'est un soit disant ouvrage de référence qui est sorti il n'y a pas longtemps qui fonctionne de même, disons son auteur.
Je crois savoir exactement de qui vous voulez parler. J'ai moi-même parcouru quelques recettes et j'y ai lu des erreurs flagrantes. J'ai, de même, envisagé de tester des recettes qui m'étaient inconnues. Première remarque : si la liste des ingrédients est bien donnée, les dosages sont souvent fantaisistes et, surtout, la procédure d'obtention n'est pas indiquée. A quoi une telle recette peut-elle bien servir ?
Par ailleurs, ayant essayé certaines d'entre elles, j'ai constaté qu'elles ne fonctionnent pas. Il y a, parfois, une idée séduisante, mais les recettes sont inopérantes, preuve que l'auteur ne les a pas lui-même expérimentées. Copier-coller...
Ce sont des pistes mais il faudra avoir l'audace de faire autrement si le résultat ne convient pas.
Exact. Je dois être audacieux ! Car, depuis, j'en ai retravaillé quelques-unes, les modifiant jusqu'à en tirer satisfaction. Je le répète : il n'y a que l'expérimentation qui puisse apporter un résultat irréfutable.
Dans son procédé, Yvel utilise aussi le repos/vieillissement? ou il considère qu'elle est prête à l'emploi après cuisson ? Dans ce cas, le filtrage est assez évident.
Il ne signale guère la nécessité d'une décantation prolongée. Il se suffit d'une simple filtration. Me concernant, je l'ai dit, un mois de repos me semble incontournable quand on voit les savons de plomb qui déposent au fond du bocal. Et ce n'est pas de la litharge non combinée. Il n'y a aucune ambiguïté à ce sujet : la couleur de la litharge est caractéristique.
Cela aura l'avantage de faire moins de déchets et très probablement, de moins colorer l'huile.
Sur le second point, je ne suis pas d'accord. La litharge non combinée n'a pas participé à l'oxydation de l'huile puisqu'elle est intacte. Elle est inutile, c'est clair !
Ceux-ci ne nous donne pas l'aspect d'écrevisses mais plutôt de poulet grillé en un temps record.
Savoureux ! Oui, on se sert des UV C, par exemple pour désinfecter les laboratoires. Mais ils sont clairement inutiles nous concernant.
Cordialement,
Christian VIBERT
Bientôt sur ce forum : La recette du poulet grillé aux UV !:-D
Quelques idées folles à ce sujet mais on est censés parler de peinture ici, pas de physique ou d'optique
J'aimerai soulever quelques points importants concernant votre sécurité, la toxicité.
Dans mes écrits, je parle d'UV qui peuvent faire griller votre peau tel un poulet, ce qui devrait vous inciter à réfléchir avant de faire n'importe quoi. J'ai tendance à dépasser les limites, ne serait-ce que dans la réflexion.
Sur ce sujet, des idées résultants d'un esprit créatif, inventif et on peut en convenir, un tant soit peu "dérangé" ne sont pas des expériences à faire à la maison.
Faites attention à vous! Réfléchissez, renseignez-vous sur les produits que vous utilisez et là je ne parle pas que de cette folle machine potentiellement purificatrice d'huile, concentrateurs d'UV sous différentes formes, qui peut être aussi dangereuse qu'inefficace. C'est de la pure théorie, même pas, c'est un jet d'idées.
>>>>>>> IMPORTANT<<<<<<<
Je parle aussi de matières brutes qui vous feront faire de grandes économies. Il est impératif de prendre connaissance des matières que vous utilisez même si elles ne sont pas classées comme toxiques.
On pourrait dire de même pour certains produits que vous pouvez acheter assez facilement en droguerie.
"Tout est poison, ce n'est qu'une question de quantité" C'est la leçon No 1 !
Même la farine est explosive lorsque que les conditions y sont propices. Alors non, il ne faut pas avoir peur de votre sac de farine ni du vernis-gel de Maître Vibert de la Fontaine Il faut juste prendre connaissance des produits que vous utilisez.
Les consignes sont assez clairement expliquées concernant son utilisation : Vous ne devez pas ingérer ce produit (le vernis-gel, pas la farine).
En dehors de cela, ce n'est pas problématique et c'était probablement plus dangereux de s'aventurer dans un parking souterrain à l'époque où l'essence contenait du plomb, que nous avons respiré sous forme de poussières qui est la 2ème voie à éviter concernant le plomb.
Pour d'autres produits, vous devez prendre connaissance des MSDS (Material Security Data Sheet) ou FDS (Fiche de sécurité). Ce sont des documents standardisés qui précisent les dangers d'utilisation, avec quelles matière il ne faut pas les mettre en contact, etc.
Renseignez-vous le plus possible et pour toute expérimentation, portez gants, lunettes, masque adaptés.
Si vous utilisez des terres, poudres, pigments, en sac, portez un masque, refermez les sacs doucement pour éviter un dégagement de poussière.
Même si ce ne sont pas des produits toxiques, l'accumulation de poussières dans les poumons peuvent vous causer de graves problèmes.
Le stockage en bocaux me semble plus approprié car il n'y a pas cet effet... hum.. cornemuse ? Qui projette les poussières dans l'air que vous respirez.
En prendre une pointe de spatule à mélanger sur votre palette ne représente aucun danger même si c'est un pigment toxiques, mais si vous en recouvrez des parois entières, les poncez, dégagez beaucoup de poussières, faites attention.
Méfiez vous des gaz non seulement pour votre santé mais parce que cela peut-être méchamment explosif. Vous seriez étonné de constater l'explosion faite par 3 gouttes d'essence lorsqu'elles sont sous forme de gaz. Aérez !
Les liquides inflammables deviennent 100x plus inflammables lorsque vous les chauffez.
Si vous chauffez de la térébenthine, elle dégage des gaz bien plus que dans son état stable à 20 degrés.
Vous ne devez donc pas faire ce genre d'expérience avec une cuisinière à gaz.
Vous n'avez aucune chance d'enflammer une cuillerée d'huile à 20 degrés mais à 200, c'est n'est pas un problème et c'est difficile à éteindre.
Si votre friteuse ou votre huile prend feu, vous devez impérativement garder votre sang froid. Vous ne jetez jamais de l'eau dessus car vous aller aggraver le problème. Vous allez non seulement avoir des flammes plus grandes mais vous avez bien des chances de prendre l'huile bouillante dans la figure, ce qui ne vous facilitera pas la gestion de l'incendie
Il faut couper l'apport en oxygène pour éteindre le feu et il y a quelque chose de très simple à faire pour gérer votre friteuse enflammée : Un torchon humide.
Vous le posez par dessus de façon à couper l'apport en oxygène et le problème est réglé en 2-3 secondes.
C'est bien plus efficace que courir dans tous les sens.
Et pour terminer, faite aussi attention à vos chiffons imbibés d'huile (lin, noix,... ). Par fermentation, ils peuvent s'enflammer tout seuls.
- Faites les sécher à l'air OU
- Brûlez-les sous contrôle OU
- Prenez un sac plastique avec fermeture sous vide et détrempez-les d'eau. Faites sortir l'air et refermez. Ainsi, vous n'aurez aucun risque ni émanation.Il existe des poubelles spéciales à cet effet mais le sac plastique et l'eau fonctionne très bien aussi.
Bien entendu, vous apportez ces déchets dans un point de recyclage approprié et ne les jettez pas aux ordures ménagères.Leçon No 0 ou 14059 : Attention ! La peinture, le vernis-gel, l’expérimentation, l’expression, les Arts sont terriblement addictifs. Votre vie, conception de celle-ci, regard des autres peuvent être profondément bouleversés et ce n'est précisé nulle part dans les MSDS/FDS!
C'est en forgeant que l'on devient forgeron... et c'est en sciant que Léonard de Vinci.
http://www.swiss-artists.ch/pro.php?pro=3
La térébenthine
Doublement rectifiée avec des traces de résine au fond du bidon ?
Dans la 1ere rectification, on enlève l'huile et la résine et à la 2ème, on la remet dedans ?:-D
Ceci dit, je constate que la
4) Essence de térébenthine rectifiée (grande marque, ça doit atteindre 50-80 € / Lt en mini fioles)
Citons-là, Sennelier à un dépôt de résine aussi... hum. Bon, elle a bien 5 ans.
Du coup, je regarde mon bidon
3) Essence de térébenthine de baume, purifiée et raffinée, « quasiment sans résine » (Guardi)
et pas de traces de résine au fond. Bon, elle est jeune (1 an) et ce n'est peut-être pas très parlant.
J'ajouterai un détail concernant celle de Kremer. 27,60 pour 3Lt, ça sonne bien MAIS 40 € pour me la faire livrer, ça fait mal. + TVA + Taxes d'importation excessives, ça va tourner à 25€/Lt minimum, quasiment 3x le prix initial.
Bien que je n'ai pas fait une comparaison à l'aveugle et ne pourrait vous décrire les différents parfums de sous-bois, de baies, de sable tiède à 8h59 ou je ne sais quoi, il est clair qu'elles ont toutes des odeurs différentes.
Certaines sont parfaitement atroces, d'autre bien plus supportables et j'ai un vague souvenir de la téré d'il y a 40 ans, encore autre chose. Presque agréable comparés à certaines.
Serait-ce comme le bon pain, une époque révolue ?
Un produit à ajouter à votre shop ?
Le white...
Il y en a probablement de différentes qualités mais celui que j'ai est particulièrement atroce question odeur, encore pire quand il est vieux on dirait.
Personnellement, je ne nettoie pas mes pinceaux
Si, de temps en temps mais dans les périodes où je peins tous les jours, je n'ai pas envie de perdre 30min avec le risque qu'ils ne soient pas secs le lendemain.
Je les nettoie sommairement et les laisse dans un bac fermé avec un fond de téré. Comme c'est la même que j'utilise pour peindre, ça évite de mauvaises surprises avec un solvant incompatible.
Ce n'est pas très bon pour eux que de les laisser tremper durant des semaines mais cela me fait gagner du temps, des ressources, pollue moins.
Puis 1-2x par an j'utilise un nettoyant pour pinceaux. Je prend un peu plus soin des martres.
http://www.swiss-artists.ch/pro.php?pro=3
Medium/vernis mat
Tout à fait clair et vous avez bien sûr raison quant au processus complet et que l'huile est, de par sa nature, brillante, encore plus une fois combinée à de la résine. C'est ce qui est fort appréciable avec cette technique.
Xavier de Langlais ne devait pas trop apprécier les Vénitiens alors ?
C'est bien une sorte de palliatif pour œuvres expérimentales que je cherche. Je n'ose même pas vous dire de quoi c'est composé, vous allez tomber de votre chaise:-D
Ce truc n'a pas bougé depuis 8 ans (?) Pas la moindre trace de craquelage, un peu jaunit car j’utilisai de l'huile de lin mais sa finition trop brillante me dérange toujours ainsi que 1-2 autres expérimentations picturales qui ont beaucoup de structure, relief, incrustations.
Oui, j'aurai peut-être mieux fais d'opter pour l'acrylique mais c'est difficile d'y revenir quand on à goutté à l'huile, la « vraie peinture »... et une fois testé le vernis-gel (une marche en dessus), techniques mixtes, pigments, c'est très très difficile
Dans le palliatif, je fais quelques essais avec le Dammar mat (résine+téré+cire)... Oui, la proportion de cire doit rester minime sans quoi, c'est fragile.
Dans les diverses choses croisées, je suis tombé sur la notion de double-vernis qui me semble bien intéressante. Comme quoi poser un premier vernis brillant avant d'en poser un mat serait bénéfique pour le rendu final et le serait aussi comme protection du support (hum pardon...oeuvre).
La cire semble être problématique à long terme car elle pénètre profondément son support. Un vernis intermédiaire à base de résine protège le fond, ainsi le vernis en surface peut être retiré assez facilement pour restauration.
Cela ne m'obsède pas plus que cela mais ça me semble tenir la route.
Silice, oui, j'ai croisé cela mais plutôt dans l'aqueux, acrylique, dispersion. Bien qu'en principe, ce soit une aberration de recouvrir de l'huile avec de l'aqueux, certaines résines acryliques semble pouvoir défier les lois de la nature. (Pas aussi finement que le vernis-gel et la technique mixte ).
Mais oui, c'est très clairement du palliatif et c'est dommage de recouvrir de l'huile avec de l'acrylique même si c'est potentiellement faisable.
Pour ce qui est de la silice en relation à l'huile, je n'ai pas compris ou trouvé le bon produit chez K.
Ce sera pour 2018.
http://www.swiss-artists.ch/pro.php?pro=3
J'ai eu plaisir à vous répondre. J'ai essayé d'être le plus précis possible, mais, à moins de mettre la clé sous la porte et de brader un travail de longue haleine, une part minimale de confidentialité est nécessaire. Tout le monde ne le comprend pas, considérant que tout, sur Internet, devrait être gratuit. J'estime, pour ma part, en donner déjà beaucoup. Je vous en laisse juge.
C'est la moindre des choses, je le conçois entièrement et vous félicite de relever, publier ces quelques lignes, prendre le temps. Vous voir mettre la clé sous la porte est ce qui pourrait nous arriver de pire, ce n'est pas concevable.
L'heure du jugement est arrivée.
Etant donné les circonstances, un peu favorables, je vous condamne à me faire parvenir 250€ de vos produits ! Du blanc d'argent, du Maroger et quelque bricoles.
N'étant pas tout à fait sûr que la punition soit suffisante, je vais essayer de vous envoyer de nouveaux adeptes helvétiques, pour ma part je suis convaincu.
Bien à vous et merci pour tout !
http://www.swiss-artists.ch/pro.php?pro=3
Bonjour à vous,
Personnellement, je ne nettoie pas mes pinceaux
Si, de temps en temps mais dans les périodes où je peins tous les jours, je n'ai pas envie de perdre 30min avec le risque qu'ils ne soient pas secs le lendemain.
Me concernant, au contraire, je prends le temps de les nettoyer tous les soirs. Ainsi, ils peuvent durer extrêmement longtemps en étant toujours quasi impeccables. J'en ai certains qui ont plusieurs dizaines d'années et semblent presque neufs. Plus même : avec le temps, ils se bonifient en devenant plus souples. Il est connu qu'autrefois, les artistes peintres rachetaient les vieilles brosses des peintres en bâtiment car, déjà usées, elles étaient plus aptes à servir à la peinture artistique.
Quant au séchage, si vous les essuyez bien dans un torchon le soir, il n'y a aucun risque qu'elles soient encore humides le lendemain.
Je les nettoie sommairement et les laisse dans un bac fermé avec un fond de téré. Comme c'est la même que j'utilise pour peindre, ça évite de mauvaises surprises avec un solvant incompatible.
Ce n'est pas très bon pour eux que de les laisser tremper durant des semaines mais cela me fait gagner du temps, des ressources, pollue moins.
Pour cela, il y a une solution : le pot fermé avec une grille pour frotter délicatement les brosses. Les résidus se déposent au fond et, le matin, le white-spirit est de nouveau clair. Quand il y a trop de dépôt, on récupère le restant de solvant décanté, on apporte les résidus à la déchetterie, on remplit de nouveau le pot avec le restant de solvant et on complète avec du solvant propre. La consommation d'essence devient extrêmement sobre.
Puis 1-2x par an j'utilise un nettoyant pour pinceaux.
Produit agressif !
Cordialement,
Christian VIBERT
Rebonjour,
Xavier de Langlais ne devait pas trop apprécier les Vénitiens alors ?
La question ne se pose pas en ces termes. A l'époque où il rédige son ouvrage bien connu, le concept, si l'on peut dire, de médium flamand / médium vénitien n'existe pas. Pour de Langlais, les usages de la cire qu'il mentionne sont :
- comme additif, souvent excessif, utilisé par les fabricants. C'est alors, clairement, un adultérant ;
- comme additif, utile à petite dose, pour épaissir les couleurs difficiles à broyer à consistance correcte ;
- comme agent matant pour les vernis mats ou satinés ;
- comme finition ultime pour protéger les vernis résineux (cire de Carnauba) ;
- et comme additif très spécifique pour son émulsion à l'œuf.
Dans les diverses choses croisées, je suis tombé sur la notion de double-vernis qui me semble bien intéressante. Comme quoi poser un premier vernis brillant avant d'en poser un mat serait bénéfique pour le rendu final et le serait aussi comme protection du support (hum pardon...oeuvre).
L'idée de double vernissage est, effectivement, intéressante. Quand il m'arrive de vernir, j'utilise, en effet, ce procédé, mais avec des produits de mon cru.
La cire semble être problématique à long terme car elle pénètre profondément son support.
Je ne le confirmerai pas, mais je manque d'expérience à ce sujet.
Un vernis intermédiaire à base de résine protège le fond, ainsi le vernis en surface peut être retiré assez facilement pour restauration. Cela ne m'obsède pas plus que cela mais ça me semble tenir la route.
La question est de vernir en première couche avec un produit qui ne sera pas sensible au solvant utilisé en deuxième couche, mais qui ne dénature pas non plus les caractéristiques de l'œuvre. Toute la difficulté est là. J'ai fait des essais regrettables à ce sujet en m'appuyant sur les recommandations des fabricants. Encore une fois, il est indispensable de tester soi-même, et à petite échelle, pas sur un travail auquel on tient.
Silice, oui, j'ai croisé cela mais plutôt dans l'aqueux, acrylique, dispersion. Bien qu'en principe, ce soit une aberration de recouvrir de l'huile avec de l'aqueux, certaines résines acryliques semble pouvoir défier les lois de la nature. (Pas aussi finement que le vernis-gel et la technique mixte ).
L'acrylique à l'eau sur l'huile... jamais je ne conseillerais ce type de superposition !
Mais oui, c'est très clairement du palliatif et c'est dommage de recouvrir de l'huile avec de l'acrylique même si c'est potentiellement faisable.
Hum... Je demande à voir...
Pour ce qui est de la silice en relation à l'huile, je n'ai pas compris ou trouvé le bon produit chez K.
Ce sera pour 2018.
Kremer ne propose aucun produit intéressant sur ce point. C'est même curieux de sa part.
Cordialement,
Christian VIBERT
Oh pardonnez-moi, je me suis mal exprimé plus haut
Entre le vous, Monsieur Vibert et le vous, chers lecteurs assidus et infatigables , il manquait une transition.
Il est bien clair que je ne me permettrai pas de vous donner des conseils en peinture, Maître, et je ne doute point que vous ayez l'audace de dépasser quelques recettes douteuses. C'est bien aux lecteurs que s’adressaient ces encouragements ainsi que quelques conseils de prudence avec les gaz et poussières. Les lecteurs peuvent être de tout âge ou n'ont peut-être pas eu l'occasion d'entendre parler de précautions d'emploi qui sont une évidence pour d'autres.
Navré pour la confusion entre vous et vous
Rappelons aux lecteurs qu'il peuvent intervenir et nous interrompre
C'est en forgeant que l'on devient forgeron... et c'est en sciant que Léonard de Vinci. http://www.swiss-artists.ch/pro.php?pro=3
250 pages en arrière, j'évoquais le phénomène d'huiles devenues troubles/opaques ayant un éventuel rapport avec un traitement à l'attapulgite (après cuisson), Je confirme complètement le problème de l'humidité que vous avez décrit.
Dans l'expérience, une huile d'oeillete cuite il y a un an qui à reposé sur le bord de la fenêtre depuis. Parfaitement claire. Je l'ai exposée à un soleil violent durant 2 jours et elle est devenue trouble. Je pense que c'est l'écart de température entre la journée (50°+) et la fraicheur/humidité de la nuit. Etonnant. J'ai de la peine à imaginer que l'humidité puisse pénétrer aussi profondément l'huile en aussi peu de temps. Peut-être un phénomène de condensation dans l'huile même ?
Ca va chercher loin dans les questions, ceci dit, la solution semble simple. J'ai mis un peu de papier absorbant dans le goulot (pour absorber l'humidité – pas sûr que ce soit vraiment utile) en laissant passer l'air et sans toucher l'huile. Puis 10 minutes au bain d' la Marie et l'huile à retrouvé sa clarté.
Elle a repris un petit coup de trouble mais on a perdu 15° en une semaine, c'est très humide.
Bon. En tout cas, je relève que chauffer les huiles semble être intéressant, pour les "détroubler", pour les filtrer plus facilement, pour accélérer une précipitation, et il semble que les huiles traitées à l'attapulgite soient plus sensibles à ce phénomène sur mes quelques expériences.
La chaleur augmente les réactions... sauf les nôtres au delà de 35°
Peindre dans le frais disiez-vous? Vous en avez de bonnes! On fait comment par des températures pareilles ? C'est la toile, l'huile ou l'artiste qu'il faut refroidir ?
C'est en forgeant que l'on devient forgeron... et c'est en sciant que Léonard de Vinci. http://www.swiss-artists.ch/pro.php?pro=3
Matité etc.
>>L'acrylique à l'eau sur l'huile... jamais je ne conseillerais ce type de superposition !
Moi non plus, mais j'ai entendu parler il y a longtemps, d'un médium acrylique Lascaux qui serait capable de la faire. Je n'ai pas retrouvé cette info/mythe mais ai trouvé ceci:
Lascaux Fixativ (à base de solvant)
Composition : Polymère d’acrylates purs, dilué dans des solvants organiques.
Il est clair qu'un bon Dammar est nettement préférable mais ça peut être un palliatif pour oeuvres douteuses Ce n'est pas très important mais j'aimerai bien trouver une solution un jour.
C'est en forgeant que l'on devient forgeron... et c'est en sciant que Léonard de Vinci. http://www.swiss-artists.ch/pro.php?pro=3
>>Kremer ne propose aucun produit intéressant sur ce point. C'est même curieux de sa part.
Non, c'est étonnant, il y a 2-3 matières brutes introuvables chez Kremer mais qu'on peut trouver chez Kamapigment. Peut-être un arrangement, K à laissé quelque miettes à ses concurrents
Vous me demandiez s'il y a un équivalent Kremer en Suisse, eh non, sinon je ne les commanderai pas en Allemagne. Il y a 2-3 fabriques de produits chimiques qui peuvent vendre par sac de 25Kg mais si on en à besoin d'une cuillère à café pour une expérience, ça fait un peu lourd.
Pour des produits Beaux-Arts plus courants, je pense que l'on peut citer Boesner qui est aussi en France, c'est assez correct comme prix. Livraison gratuite à partir de 200.- Un peu plus cher mais avec d'autres produits Gerstaecker.
Chers artistes, si je puis me permettre un conseil, achetez en gros (papier, toile, châssis, pigments, etc). Comparez, cherchez, méfiez vous des frais de livraison (40€ de port pour 3Lt de téré par ex). Vous allez faire des économies et cela vous laisse plus de marge de manoeuvre pour l'expérimentation. Cela vous évitera de courir sous la pluie pour acheter 3 feuilles à des prix de fous et pourrez avancer plus rapidement/facilement.
Offrez-vous une rame de papier 70x100cm, qualité moyenne Elle vous sera utile à beaucoup de chose. Pas besoin de courir sous la pluie au magasin B-A pour 3 feuilles à des prix de fous. Coupé en 2 (50x70), en 4 (35x50), le prix de la feuille devient ridicule et cela vous permet une belle marge de manœuvre quant au lâché prise, l'étude de la couleur, de la forme, de la composition, des glacis, etc.
C'est en forgeant que l'on devient forgeron... et c'est en sciant que Léonard de Vinci. http://www.swiss-artists.ch/pro.php?pro=3
Bonjour à vous,
Les mucilages sont si intimement mêlés à l'huile qu'un produit non ou incomplètement démucilaginé peut sembler parfaitement limpide. La seule manière par laquelle ces mucilages trahissent leur présence éventuelle est en déposant, très lentement, au fond du flacon. D'où, à l'origine, le terme de "standoil" qui concernait non pas des huiles polymérisées à chaud, comme c'est le cas actuellement, mais des huiles laissées à décanter, durant des périodes extrêmement longues, à la lumière solaire.
Une fois le processus de démucilagination lancé, les mucilages commencent à précipiter. Ils deviennent visibles. C'est là que l'on découvre que leur quantité, dans une huile donnée, peut être impressionnante ! A partir de ce moment, exposée au froid, par exemple sur un rebord de fenêtre ou à la relative fraîcheur d'un petit matin d'été, l'huile peut présenter un trouble. A la chaleur montante, durant la journée, ce trouble va disparaître.
Il en est de même d'une huile contenant encore des traces d'humidité.
La méthode : poursuivre la décantation de l'huile à la lumière solaire, mais en dévissant légèrement le bouchon du flacon. S'il s'agit d'un trouble du fait de la présence résiduelle de mucilages, ceux-ci finiront par déposer. Un fin matelas neigeux au début, brunissant au fur et à mesure, va se former au fond du flacon. S'il s'agit d'un restant d'eau, sous l'effet de la chaleur, elle va s'échapper, lentement, sous forme de vapeur. Au bout de quelques semaines, même à température basse, l'huile demeurera parfaitement limpide. Vous serez alors en possession, si tant est que cela existe, de l'élixir des dieux picturaux !
Cordialement,
Christian VIBERT
J'ai entendu parler il y a longtemps, d'un médium acrylique Lascaux qui serait capable de la faire. Je n'ai pas retrouvé cette info/mythe mais ai trouvé ceci:
Lascaux Fixativ (à base de solvant)
Composition : Polymère d’acrylates purs, dilué dans des solvants organiques.
Notez bien : "A base de solvant". Il ne s'agit donc pas du tout d'acrylique en dispersion aqueuse, ce qu'on appelle une "peinture acrylique", mais très vraisemblablement de résine acrylique en solution dans un pétrole ; donc, tout simplement, d'un produit analogue aux vernis à retoucher ou finaux destinés à la peinture à l'huile. Rien d'étonnant à ce que l'on puisse reprendre avec eux sur de l'huile bien sèche.
Christian VIBERT
Chers Maître et lecteurs infatigables, bien le bonjour !
Me voici de retour d'une quarantaine d'heures de cuisson et filtrage d'huile. Disons-le, il faut être soit très motivé, soit profondément masochiste/décalé pour faire des choses pareilles. Résultat ? Aucune idée, le temps le dira mais... fascinant, ça oui.
L'odeur de l'huile (noix) n'est pas la même que l'an dernier (moins odorante), la litharge ne se dissout pas de la même manière. Diminuer le dosage ? Si, tout à fait mais la dissolution est plus difficile cette année (vieille ? Pris l'humidité?).
L'idée du démucilage à l'acide citrique ne semble pas être très parlante ou alors très long, pas beaucoup bougé en 1 semaine.
Si je puis me permettre, auriez-vous quelques mots concernant le savon de plomb ?
Clairement, c'est autre chose que de la litharge non dissolue dont la couleur est très différente comme vous l'avez dis plus haut. Probablement qu'il commence à se former dès la cuisson mais c'est après plusieurs mois de repos qu'il me semble être des plus significatif.
Sans renter trop dans la chimie, dans quelle mesure ce savon de plomb est problématique ?
« Une vraie galère », « ça mousse », c'était utilisé comme enduit pour protéger les toiles lors du transport, pansements... Etant donné la source de ces infos, je ne sais ce qu'il faut en penser.
Même si je l'évite, j'ai un peu de peine à comprendre l'implication, la problématique de celui-ci.
Est-ce que sa formation est normale ? Est-ce qu'on peut en faire quelque chose ?
Merci
C'est en forgeant que l'on devient forgeron... et c'est en sciant que Léonard de Vinci. http://www.swiss-artists.ch/pro.php?pro=3
Bonjour,
L'odeur de l'huile (noix) n'est pas la même que l'an dernier (moins odorante), la litharge ne se dissout pas de la même manière. Diminuer le dosage ? Si, tout à fait mais la dissolution est plus difficile cette année (vieille ? Pris l'humidité?).
Et oui, je le signale dans tous les modes d'emploi : travailler avec des produits naturels implique de savoir, dès le départ, que les résultats vont varier d'une préparation à l'autre. Il en est de l'huile, par exemple, comme du vin : un même cépage planté sur un même terroir fournira deux années de suite un produit potentiellement légèrement différent. En particulier, la durée de stockage de l'huile a une incidence extrêmement importante sur la manière dont elle réagit à la cuisson. Il en est de même de la résine mastic dans un vernis.
Il n'est donc pas étonnant que les médiums résultants soient différents d'une préparation à l'autre : plus ou moins épais, plus ou moins coulants, plus ou moins colorés, plus ou moins siccatifs. En tant qu'artisan peintre, producteur de ses propres produits, il faut savoir jouer avec les paramètres : quantité d'oxydes métalliques, durée et température de cuisson, etc. En tant qu'artiste peintre, utilisateur des médiums traditionnels, il faut d'emblée accepter ces variations et savoir s'y adapter. Ce n'est guère compliqué si l'on dispose des produits séparés : l'huile et le vernis, éventuellement un liant aqueux. On ajoute un peu plus de l'un ou de l'autre en fonction du résultat souhaité. Avec un médium et/ou une émulsion standard, en tubes, c'est un peu moins facile.
Si je puis me permettre, auriez-vous quelques mots concernant le savon de plomb ?
Clairement, c'est autre chose que de la litharge non dissolue dont la couleur est très différente comme vous l'avez dis plus haut. Probablement qu'il commence à se former dès la cuisson mais c'est après plusieurs mois de repos qu'il me semble être des plus significatif.
La litharge, légèrement basique, se combine avec les acides gras de l'huile pour former des savons de plomb qui sont des siccatifs. Les plus solubles, les savons d'acides gras polyinsaturés, se dissolvent dans l'huile. Les autres décantent au fur et à mesure. L'opération de décantation est donc un moyen de sélectionner les savons les plus siccatifs. D'où la nécessité de laisser l'huile reposer longuement, et l'amélioration du produit avec le temps, du moins si le flacon demeure bien obturé. Sinon, l'huile peut épaissir plus ou moins rapidement.
Sans renter trop dans la chimie, dans quelle mesure ce savon de plomb est problématique ?
Une petite proportion de savon améliore la siccativité de l'huile et lui communique une souplesse durable. Trop de savon la dénature. On n'obtient plus une huile siccativée, mais un vrai siccatif dont on sait bien qu'il ne faut jamais abuser. C'est là l'un des défauts de la peinture française du XIXème siècle (Géricault, Delacroix, Prud'hon...) qui a abusé des huiles sursiccativées. On sait les dégâts qui en ont résulté, souvent attribués à tort à l'usage du bitume.
« Une vraie galère », « ça mousse », c'était utilisé comme enduit pour protéger les toiles lors du transport, pansements... Etant donné la source de ces infos, je ne sais ce qu'il faut en penser.
Même si je l'évite, j'ai un peu de peine à comprendre l'implication, la problématique de celui-ci.
Est-ce que sa formation est normale ?
Tout à fait. La cuisson en présence de plomb vise précisément la production de savons de plomb. Mais il faut la maîtriser, c'est certain.
Est-ce qu'on peut en faire quelque chose ?
On pourrait se servir de ces savons comme siccatif pour d'autres couleurs. Mais ceux qui déposent sont les moins siccatifs, comme dit plus haut. Personnellement, donc, je ne leur vois guère d'utilisation intéressante. Je les dépose en déchetterie. D'ailleurs, la simple utilisation d'une huile raisonnablement cuite au plomb ou d'un médium en contenant suffit à la siccativation des pigments les plus rétifs : noirs organiques, laques de toutes natures, etc. Pourquoi, alors, introduire ces sous-produits de la décantation dans nos précieuses couleurs ?
Cordialement,
Christian VIBERT
Bonjour à vous,
Je réponds à votre mail récent.
A propos de la coloration des huiles cuites, je vous écrivais : "Mais les huiles pâles ne jaunissent pas moins avec le temps et, au moins, en partant d’huiles colorées, on sait exactement quel aspect, au pire, le tableau aura finalement. Les huiles noires pâlissent à la lumière, quand celles, très pâles, foncent en siccativant. Mieux vaut savoir, dès l’abord, ce à quoi on va aboutir. C’est bien là le point de vue de Paillot de Montabert, peintre français de la fin du XVIIIème siècle - début du XIXème".
Oui, logique. J'ignorai totalement ce phénomène et pensai qu'elle ne pouvait que foncer/brûnir.
Ce qui rejoint votre remarque :
"Tous les produits basés sur l’huile jaunissent à des titres divers, même les huiles d’œillette et de carthame. Les médiums obtenus à partir des huiles noires n’y font, bien entendu, pas exception. Mais la couleur de départ n’est pas le paramètre déterminant, loin de là. Employés de manière cohérente et, surtout, mis à siccativer en présence de lumière, je n’ai jamais constaté de jaunissement excessif avec ces produits. Maintenus à l’obscurité, c’est une autre affaire, mais le même constat peut être fait avec les huiles crues.
Sur un essai que je ne qualifierai pas de scientifique, c'est aussi ce que j'ai constaté. Lin, noix, oeillette, cuite ou non. 6-8 mois d'oxydation dans la pénombre et c'est difficile de les différencier dans leurs jaunissements respectifs. L'oeillette s'en sort un brin mieux à priori.
Ainsi que le carthame. Mais la différence d'aspect est très nette entre le jaunissement d'une huile crue ou cuite à basse température : matière terne et peu transparente ; et le jaunissement d'une huile cuite à haute température : matière brillante et qui demeure transparente.
En fait, les huiles préparées à froid ou à très basse température ne sont pas du tout polymérisées. Leur solidité est donc moindre et leur siccativité, souvent médiocre. La preuve en est la recette de Yvel dont le médium continue de poisser pendant des semaines.
C'est ce que je commence tout doucement à comprendre. Un peu pressé de cuire mes huiles durant la vague de frais, je n'avais pas encore lu votre doc. Sur le point de verser la litharge dans le dernier litre, je me suis demandé si je ne devrai pas essayer autre chose. Dans mes quelques essais, il m'a semblé qu'une cuisson en dessus de 100° avait tendance à faire brûnir l'huile, ce qui serait à éviter d'après le peu d'infos que j'avais.
Oui, je sais, on lit cela un peu partout. Je ne suis pas d'accord. La coloration de départ n'a que peu d'importance. Encore une fois : la pâleur originelle d'une huile n'est pas le critère déterminant. L'essentiel est sa solidité et la coloration qu'elle prendra en final.
Puis je me suis demandé si c'est l'huile ou si c'est la litharge qui brûnit.
C’est bien l’huile. La litharge participe à l’oxydation du fait de sa composition : PbO. Il en est de même, bien évidemment, de l’air, par son contact avec l’huile. Et, naturellement, la montée en température accroît le phénomène.
Mais, comme je le répète, la coloration de l’huile est un faux problème. Travailler avec une huile pâle séduit, sur le coup, tous les peintres, bien évidemment ! La vraie question est de savoir ce qu’il va en advenir. La peinture anglaise de la fin du XIIIème – début du XIXème en est un exemple connu. Les médiums gélifiés utilisés à l’époque – le fameux megilp ou meguilp –, obtenus avec des huiles à froid, n’ont pas empêché les tableaux de brunir considérablement. Reynolds en est un exemple fameux.
Et je ne parle pas des déboires de Odd Nerdrum, peintre contemporain, dont la recette d'huile au plomb combinée à froid s’est révélée désastreuse. Je la connais. Je l'utilise, à très petite dose, pour siccativer les couleurs réputées non siccatives. Ah oui ! Son huile est pâle, certes, mais son procédé, au lieu d'améliorer la siccativation de l'huile, lui fournit un véritable siccatif. Peindre au siccatif ! Il n'est pas étonnant que sa peinture se soit si vite dégradée. Après, les opposants au médium Maroger ont beau jeu de critiquer ce type de médium !
De longues secondes d'hésitation à me demander si je ne devrais pas faire une précuisson sans litharge... Je repense à la polymérisation lue il y a longtemps. Pas d'infos sur la température, croisé du 130° et il m'a aussi semblé croisé du 300° sans oxygène (je ne vais pas essayer)...
Sans oxygène : impossible avec des moyens artisanaux. Mais il ne faut pas hésiter à monter en température. La question est de cuire ni trop, ni trop peu : d’équilibrer les phénomènes d’oxydations constructive et destructive. C’est en partie ce dont je parle au cours des stages dans le chapitre consacré à la siccativation des huiles.
Comme quoi si elle atteint le point de fumée elle est foutue tant pour s'en nourrir que pour la peinture...
Pour l’alimentation, c’est clair ; pour la peinture, c’est une autre affaire.
Est-ce que je massacre mon dernier litre pour un test ? Non, prochaine fois. Puis c'est en lisant votre documentation le lendemain qu'une petite ampoule s'est allumée quant à la différence entre le Flamand et le Maroger. Tout doucement, l'info atteint le neurone
Je n'irai pas jusqu'à dire que mon médium poisse des semaines, enfin ça dépend de l'épaisseur et du fond. Pour les premières couches, c'est acceptable, 1-2 jours mais effectivement, ça traine un peu quand je suis en 5-6 ème couche avec un fond qui n'absorbe plus rien. Avec certains pigments, en couche trop épaisse, il faut 2-3 semaines. J'ai contrebalancé en l'utilisant en couches fines et en y ajoutant cobalt/Courtrai blanc (ça doit pas être du vrai).
Le véritable siccatif de Courtrai est un mélange de plomb et de manganèse.
Pour cela, il est des plus instructif de tester votre gel car sans référence, il est impossible de savoir où j'en suis. Sans surprise, vous me battez à plate couture en terme d'oxydation.
Les vraies huiles noires siccativent beaucoup plus vite que les huiles cuites à basse température. En cause : leur état prépolymérisé. C'est là la grande différence entre les médiums du type Maroger et les vrais médiums flamands.
Ceci dit, dans le comparatif, je n'ai pas ajouté de siccatifs additionnels à mon gel et sur votre flacon, il est indiqué : "Contient entre autre du plomb". Ca peut fausser la comparaison. Ceci dit, oui j'ai encore du chemin à faire mais suis content d'avoir fais ces premiers mètres, ces médiums sont des plus intéressants.
C’est ce dont je parle ici à propos de la version originelle de ce médium telle que proposée par Maroger lui-même. Je me cite : " Son seul réel défaut : une stabilité limitée au stockage qui nécessite de le composer au jour le jour, au fur et à mesure de l'utilisation, pour qu'il soit toujours très frais".
Et, concernant la version améliorée du médium Maroger "Atelier des Fontaines" : "Le choix d'oxydes métalliques variés et d'action complémentaire nous a permis de résoudre ce problème. Ceux-ci ne dénaturent absolument pas la brossabilité remarquable de ce médium. Au contraire, ils lui apportent la stabilité et améliorent encore son brillant".
En effet, Yvel, et Kremer qui compose et commercialise son médium, préviennent bien les utilisateurs que le vernis-gel en tube doit être utilisé dans les six mois. Me concernant, n’ayant pas le même flux de vente que cette entreprise, je ne pouvais me permettre de composer des médiums de durée de vie si limitée. J’ajoute donc d’autres oxydes qui permettent de stabiliser le produit. Soigneusement rebouchés, les médiums en tubes Atelier des Fontaines peuvent donc être conservés durant plusieurs années sans problème.
Puis, je dirai de mon médium qu'il est plutôt collant (comme la résine) que poisseux. De là, je remet en doute la recette à DD (Damour), est-ce que la proportion huile/résine vous semble raisonnable ?
100g mastic (+150ml téré)
250 ml huile noire
Tout à fait. C’est le dosage que je qualifie de « standard ». Mais il peut être modifié. Voyez le document « supplément » joint à votre commande.
Vos photos, que je vous remercie de me faire parvenir, montrent effectivement la pâleur globale de vos huiles. Pourriez-vous me les légender ? Quelles huiles utilisez-vous au départ ?
En principe, je devrai pouvoir légender chaque fiole mais je pense que vous comprendrez rapidement qu'est-ce qui est quoi. C'est de l'huile de noix et d'oeilllette avec des cuissons de temps variables, plutôt en basse température.
D’où leur pâleur globale.
En dernier, première cuisson aventureuse. Directement sur le feu, enfin la plaque électrique avec quelques couches de papier l'aluminium pour diffuser un peu la chaleur. Pas facile de régler la température avec 5 positions.
J’ai commencé comme vous, avec une plaque électrique à 35 €. Depuis, j’ai investi dans un agitateur magnétique chauffant. C’est autrement plus confortable. Et les résultats sont autrement réguliers. Mais, pour un usage personnel, on peut se suffire d’une simple plaque. On passe seulement plus de temps à surveiller la cuisson.
2-3h de cuisson avec le fameux oignon qui ne doit pas griller...
On le dit. Mais, comme dans d'innombrables domaines, on peut tout lire et son contraire... Il n'y a que l'expérimentation qui permette vraiment de trancher.
Des pointes à 125°-130°. Cramée ainsi que l'oignon. Pas assez brassée.
C’est surtout là le point à améliorer, contrairement à ce qu’on souvent et qui n’est absolument pas logique. La question est la suivante : veut-on ou non combiner la litharge ? Si on le veut, alors tout doit être mis en œuvre pour y parvenir : apport thermique et agitation.
Au premier essai la moitié de la litharge n'est pas dissoute. OK, il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas d'erreurs. Mieux à la 2ème.
J'extrais une partie pour tester les premiers gels car je ne vais pas attendre 18 mois pour savoir si ce truc m'est utile ou non. Si je suis toujours sur le coup, c'est bien parce que j'ai pu en mesurer les effets positifs
Cette année, j'ai laissé l'oignon à la cuisine. Finalement, le but c'est de cuire l'huile au moins 2-3h et dissoudre l'oxyde au maximum.
Exact. Cependant, la question de la présence ou non d’un oignon peut paraître annexe. Elle a, en fait, toute son importance. Il s’agit, concrètement, de savoir s’il faut ou non ajouter de l’eau à l’huile. Et cela peut modifier considérablement le résultat.
Je suis passé à la cuisson au bain-Marie avec ce qui n'a rien à voir avec du matériel de labo mais que je vais garder précieusement à cet effet. Parfaite combinaison. 2 dl d'eau peuvent cuire durant 6h. Très peu de déperdition de chaleur et d'eau. Température stable.
Eh oui, on se contente de ce qu'on a
Pour réguler une cuisson à très basse température, la solution est séduisante.
Vous n'aurez pas de peine à distinguer les huiles fraichement cuites de celles qui ont 14 mois de repos. Filtrées de différentes manière ou pas du tout. Celle qui est quasiment incolore, c'est de l'oeillette.
Dans les 3 litres troubles fraichement cuits, c'est donc de la noix cuite à basse température (90-100°). Les temps de cuissons varient de 3h30 à 8h30.
Elle à l'air pas mal siccative. En 2-3 jours une goutte vire à la gomme, ça devrait aller, mieux que de l'huile crue en tout cas.
Le temps de gélification est quand même fort long !
Ce sont les huiles de Kremer, noix rafinée (73500) et oeilette rafinée (73600). En éprouvette, c'est de la noix rafinée et de la noix extraite à froid (73550) afin de tester l'acide citrique.
J'imaginai une réaction immédiate mais là non plus, aucune info quant à une durée, surtout pas avec cet acide. Après 3 semaines, on dirait qu'il se passe quelque chose avec celle extraite à froid. Possible que ça fonctionne pour le démucilage mais il ne faut pas être pressé.
Il existe des moyens plus rapides et plus performants tout en demeurant artisanaux. J’en fais la démonstration, toujours durant les stages.
Je laisse mon imagination aller... électrolyse ? mhhh. Peu de chance...
On voit le tempérament expérimentateur ! Mais c’est bien ainsi que je procède moi-même : en croisant les informations, les idées jaillissent ; confirmées ou non par l’expérimentation.
Et voilà encore une idée bien farfelue : Est-ce que l'on pourrait faire quelque chose avec des ultra-sons ? Oui, bon d'accord, je me tais
Il me faudrait un labo, un hangar et un terrain vague.
Aucune idée…
Petit test sur le Maroger
Je vous propose d'ajouter une ligne au mode d'emploi, genre :"Si le gel ne prend pas, laissez-le reposer 24h".
Pas du tout d’accord ! Le mien prend en dix à quinze minutes !
J'ai donc fais un petit essai avec votre huile et vernis façon Maroger. Il y a un petit prob qui se pose, c'est que ça gélifie pas du tout.
Comment avez-vous fait pour ne pas gélifier ? C’est une prouesse !
Mélange 50/50 huile/résine, brassé 15 min et qu'dalle. OK, j'ai pu me tromper, le café n'avait pas encore atteint le neurone. Je recommence dans un autre pot en relisant le mode d'emploi, et non. Rien à faire. J'ai bien secoué la résine, fais attention aux proportions et ai branché le chrono histoire de ne pas être pris par un manque de patience dans un brassage vigoureux. 15 min chrono.
C’est votre brassage qui est trop long : 30 secondes sont largement suffisantes !
Non, non... Ca gélifie pas du tout. Je laisse reposer 1-2-3-4h et ça reste d'une densité proche de l'huile, un poil plus dense mais loin du gel. OK, conditions climatiques, peut-être... alors je lance un petit gel express pour savoir si le climat y est pour qq chose. Je brasse 1-2 min et laisse reposer. Mon truc ne gélifie pas instantanément mais il le fait en 30 min. 6h plus tard, le votre reste à l'état liquide. J'ai trouvé étrange ces 15 min de brassage.
J’ai compris : pas 15 minutes de brassage ; 10 à 15 minutes à attendre après le brassage !
Ca me parait presque contradictoire étant donné qu'il se liquéfie par cette action. C'est 24h plus tard qu'il a atteint la gélification. Ceci fait, il semble reprendre plus vite son état gélifié au repos que le mien. S'il a pris un peu de retard au gel, clair qu'il se rattrappe à l'oxydation. Quelque chose comme 2x plus rapide que mon truc à la noix (sans siccatif).
La photosensibilité est étonnante aussi, visible en quelques jours.
Laissez votre touche d’essai siccativer à la lumière. Vous allez constater que son jaunissement demeure très faible, sans comparaison possible avec un médium à l’huile crue, très pâle au début et qui jaunit considérablement au fur et à mesure.
Remarquable votre produit.
À revoir pour un prochain essai.
Un petit truc en sus : en cas de gélification difficile, ajouter une ou deux gouttes d’eau et brasser de nouveau. La gélification se produit alors beaucoup plus facilement. C’est même parfois surprenant : question d’échange ionique.
Vernis mat
Purée, là, j'ai perdu patience à chercher autour d'un mélange Dammar/cire. Rien à faire. Varié les proportions, à chaud, à froid, fondus ensemble, séparément, filtré. L'impression qu'il n'y a que la congélation que je n'ai pas essayé... ou la bonne façon de faire.
J'ai toujours la cire hyper fagile en surface et la résine en dessous. Comme du miel solide, Il se forme une couche blanchâtre à la surface mais l'effleurement avec un couteau fait apparaitre la brillance du miel.
Tout est passé au déchets, ma patience à des limites.
J'ai abordé le problème autrement, je remplace la résine par de l'huile pour fabriquer une sorte de "vernis vénitien". Cire abeille et Carnauba 40/60 saponifiée au carbonate d'ammonium puis mélangée à de l'huile noire au bain marie. Une sorte de médium vénitien qui à l'air pas trop mal. Bien meilleur résultat qu'avec le bi-carbonate d'ammonium, seule chose qu'on trouve en droguerie (ils n'ont plus rien à part des engrais et du poison pour les mouches).
Pur, il est trop épais. Je le dilue à la téré, c'est mieux. Ca semble résistant mais sur les bandes d'essais, ça semble un peu irrégulier, retient les marques de la brosse.
Logique pour un médium vénitien.
Alors je teste autre chose, l'émulsion (MH300) et essence. Excellent. Je dois encore faire des essais et laisser vieillir mais à priori, je tiens enfin mon vernis mat.
L'émulsion permet de l'appliquer en couches très fines et le finish semble parfait, très régulier, grande finesse. On dirait que c'est pulvérisé. Ca semble assez résistant, à voir dans 6-12 mois.
Vous mélangez votre MH300 avec de l’essence ? Je n’ai pas testé cette association… Après tout, si ce liant s’émulsifie avec l’huile, pourquoi pas avec l’essence ? À essayer.
Si vous avez encore de la place dans la valise à essais, il me semble que ce petit test vaut le détour
La valise se remplit encore, mais à vitesse variable selon les périodes.
J'hésite à y ajouter une infime quantité d'huile de ricin à titre de plastifiant. Déjà, cette notion m'échappe un peu et c'est probablement sur 5-10 ans qu'on en mesure les effets mais étant donné les propriétés de la "base vénitienne", ce n'est probablement pas utile.
Ah non ! J’ai de nouveau compris : vous ajoutez votre MH300 et de l’essence à votre vénitien. C’est bien ce genre d’association qui me permet de proposer l’émulsion vénitienne, produit inconnu sur le marché.
En d'autres circonstances, vernis à base de mastic par ex, que pensez-vous de huile de ricin à titre de plastifiant ?
Très sincèrement, et contrairement à ce qu’avance Yvel, j’estime que la résine mastic est un très mauvais vernis définitif. Sa durée de vie ne dépasse pas 15 à 20 ans. Une femme peintre parmi mes connaissances s'en est plainte encore récemment. Voyez dans la partie "Questions courantes", le texte : "Vernir à la résine mastic". Pour une œuvre censée briguer l’éternité, c’est somme toute très peu. Parmi les résines naturelles, un bon vernis dammar est déjà beaucoup mieux : 50 ans de durabilité. Mais il est possible de pousser sa durée de vie à un siècle.
Dans ce vernis, en très petite quantité, l’huile de ricin améliore effectivement la souplesse.
Voilà, assez de blabla. J'ai marqué en rouge les 2 seules questions du roman et comme dit en intro, sans urgence ni grande importance.
Mais il est quand même sympathique d'avoir des réponses aux questions que l'on se pose...
Cordialement,
Christian VIBERT