Je reçois un mail hier matin (reproduit en italique) dont voici ma réponse :
"Bonjour Monsieur,"
Bonjour Madame S.,
"Merci beaucoup pour votre courrier avec le mode d’emploi du médium et l’aperçu de vos activités."
Je vous en prie.
"Pour le moment, je suis encore toute étourdie par le mode d’emploi - je croyais innocemment que peindre, c’était appliquer des couleurs … plus ou moins heureusement - et je viens d’apprendre qu’il faut y ajouter de la technique - ou plutôt des techniques !"
Effectivement. On pourrait d’ailleurs se demander, si ce n’était pas le cas, pourquoi, autrefois, les apprentis passaient de longues années à apprendre le métier de peintre auprès de leurs maîtres. Et, plus récemment, pourquoi des cours seraient organisés. Mais il est aussi vrai que, dans beaucoup de soi-disant cours de peinture, on ignore que celle-ci, outre beaucoup de pratique, requiert un minimum de connaissances techniques. Comme l’écrivait très justement Xavier de Langlais, auteur bien connu des artistes amateurs comme professionnels : « La technique de la peinture devrait être enseignée ». Mais même la plupart des écoles d’art ont oublié ce qui semble pourtant une évidence. J’en sais quelque chose en tant qu’ancien élève des écoles des Beaux-arts de Versailles et de Paris...
"Il faut d’abord digérer ça, ensuite je vous ferai signe si vraiment je peux suivre un de vos cours de modèle vivant."
Je vous enverrai, durant l’été, le calendrier des cours pour la rentrée, prévue pour la 3ème semaine de septembre.
"Pour l’instant, je m’essaie à une reproduction d’un tableau de Vlaminck, un bon exercice pour le mélange des teintes dont vous m'avez parlé. Je ne suis pas sûre que le médium soit très utilisable ici, la transparence n’est pas son fort !"
Mélanger des couleurs n'est que le b-a-ba de la peinture. Un cours de technique de peinture ne peut bien évidemment pas se résumer à cela. Il y a tant à dire, à expliquer, à montrer, à pratiquer, à partager !
Maintenant, objectivement, à la suite du mouvement impressionniste et de son rejet de la tradition picturale, justifié et positif à de nombreux points de vue, mais regrettable sur le plan de la technique pure, toute la peinture de la première moitié du XXème siècle a oublié le fait que le procédé à l'huile offrait la possibilité de travailler tout autant par opacité que par transparence. D’où, entre autres, le rejet du noir chez les impressionnistes, alors qu’un Renoir, contemplant un tableau de Rubens au Musée du Louvre, est capable de s’écrier : « Il n’y a pas de plus belle couleur que le noir ! ». Mais les noirs de Rubens ont la merveilleuse profondeur de la transparence, quand ceux des peintres jusque dans les années 1950, époque qui a vu le renaissance des médiums, sont tristement opaques et bouchés.
Ce constat n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, mais tellement parlant.
Cordialement,
Christian VIBERT