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Forum - Sujet n°29

Sujet n°29  -  l'huile démucilaginées?
    -  par BoucharddeMonmorcy le 12/06/2015 - 19:18

Bonjour, je pense que le processus pour fabriquer l'huile noire ou huile grasse permet aussi la démucilagination de l'huile par les particules de plomb lourdes qui permettent la séparation des matières. Bouvier dans son livre de 1832 parle de l'huile grasse et il dit qu'elle est en fait dégraissée par le plomb. Je pense qu'il est possible de faire de l'huile siccative au soleil d'une manière douce sur litharge en secouant souvent ce qui rend l'huile à la fois siccative, démucilée et plus pâle par le soleil. C'est ce que dit, pour une part, une  étude des restaurateurs de la National Galery de Londre qui ont analysés les écrit de Rubens et les échantillons de peinture. C'est qui devrais denner une excellente huile à peintre moins grâce comme l'huile noire, mais sans la couleurs gênante. Merci!e


Hugues Bouchard



Réponse n° 1
    -  par ChristianVIBERT le 13/06/2015 - 07:16

Bonjour Monsieur BOUCHARD,

je pense que le processus pour fabriquer l'huile noire ou huile grasse permet aussi la démucilagination de l'huile par les particules de plomb lourdes qui permettent la séparation des matières. Bouvier dans son livre de 1832 parle de l'huile grasse et il dit qu'elle est en fait dégraissée par le plomb.

Attention : vous confondez deux aspects différents de la préparation des huiles. Ce que vous nommez "dégraissage", à la suite de nombreux auteurs, et "démucilagination".

Le dégraissage - appellation étonnante concernant un produit comme l'huile ! -  consiste à éliminer une part des acides gras qui n'entrent pas directement dans le processus de siccativation de l'huile : acides gras saturés en particulier. Ceux-ci, en effet, ne pouvant pas se combiner à l'oxygène de l'air, ne participent pas directement à la constitution du film de linoxyne. Ce qui ne signifie pas qu'ils n'y tiennent aucun rôle. Dégraisser une huile signifie donc enrichir proportionnellement cette huile en acides gras insaturés en éliminant une part des acides gras saturés, donc, par ce processus, la rendre plus siccative.

La démucilaginer est une opération tout autre. Il s'agit d'ôter les résidus de l'enveloppe de la graine qui, au moment du broyage, passent toujours plus ou moins dans l'huile obtenue. Cette opération est indispensable, car les mucilages brunissent sous l'effet de l'oxydation. Et ce brunissement, contrairement au jaunissement naturel de l'huile quand elle se combine à l'oxygène de l'air, qui est réversible par exposition à la lumière, lui, est irréversible.

Je pense qu'il est possible de faire de l'huile siccative au soleil d'une manière douce sur litharge en secouant souvent ce qui rend l'huile à la fois siccative, démucilée et plus pâle par le soleil.
Ce procédé ne peut en aucun cas permettre la suppression des mucilages. Par contre, cela favorise effectivement la siccativité de l'huile. L'éclaircissement, lui, ne sera que temporaire. Il reprendra lors de l'utilisation puisque les mucilages n'auront pas été ôtés.

Un point, cependant, concernant la siccativation : le processus à froid dont vous parlez permet bien la combinaison d'une part des acides gras au plomb, mais pas la prépolymérisation de l'huile, processus uniquement possible à haute température et qui donne à l'huile une souplesse et une résistance remarquables. C'est celui que nous utilisons pour produire nos médiums gras flamands.

C'est ce que dit, pour une part, une  étude des restaurateurs de la National Galery de Londre qui ont analysés les écrit de Rubens et les échantillons de peinture. C'est qui devrais denner une excellente huile à peintre moins grâce comme l'huile noire, mais sans la couleurs gênante.

La coloration de l'huile noire n'est que temporaire. Elle éclaircit naturellement par exposition à la lumière. Par contre, l'huile crue non démucilaginée et uniquement "claircée" à la lumière jaunira considérablement lors de sa siccativation. C'est vraisemblablement l'une des erreurs commises par les peintres anglais de la fin du XVIIIème - début du XIXème siècle (Reynolds, Turner...) qui, justement, ont voulu obtenir des huiles au plomb les plus pâles possible, donc par un procédé à froid. On connaît leurs déboires...

Cordialement,

Christian VIBERT



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